Le CHU de la Guadeloupe dénonce un "absentéisme massif" des soignants

Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG).
La direction du CHU de la Guadeloupe constate que le taux d'absence des salariés est "massif" actuellement. Les arrêts de travail se multiplient. En ces temps d'application de la loi sur l'obligation vaccinale, qui concerne l'ensemble des personnels hospitaliers, la coïncidence interpelle.

La direction du Centre hospitalier universitaire (CHU) de la Guadeloupe a dénoncé, mercredi 3 novembre 2021, un "taux d'absentéisme massif", parmi ses personnels. Elle soupçonne "des arrêts de complaisance".
Dans ce contexte, elle envisage de "saisir le Conseil de l'ordre des médecins".

Des arrêts qui se multiplient

Selon les autorités hospitalières locales, le taux d'absentéisme "avoisine, dans certains services soignants, 30%", avec des arrêts de travail qui se multiplient, depuis quelques jours.
"Le nombre d'arrêts maladie, observés depuis le 25 octobre, sont anormalement élevés en cette période, par comparaison avec les périodes identiques des années passées", a souligné le directeur du CHU, Gérard Cotellon, en décelant un "absentéisme inexplicable, autrement que par des arrêts de complaisance".
Selon lui, "le CHU est contraint de mutualiser plusieurs services chirurgicaux et médicaux, dans le cadre d'un Plan de continuité de ses activités".

Ce que confirme le directeur adjoint du CHU de Pointe-à-Pitre/Abymes, Cédric Zolezzi, qui évoque aussi la capacité d'adaptation des services, pour faire face à cette situation :

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Arrêts de complaisance ?

Gérard Cotellon a appelé "tous les professionnels de santé prescripteurs à assumer pleinement leurs responsabilités" et s'est réservé "le droit de saisir le Conseil de l'ordre des médecins et la Caisse Générale de Sécurité Sociale de la Guadeloupe de cette situation".

Cédric Zolezzi a ironisé, auprès de l'Agence France presse (AFP) : "C'est très étonnant que tout le monde tombe malade, à la même date, dans des proportions pareilles".
"On peut imaginer des gestes de solidarité ou de protestation, quand bien même ces personnes seraient en règle, pour ce qui les concerne personnellement", a-t-il poursuivi, alors que la situation sociale en Guadeloupe s'est tendue, ces dernières semaines, sur fond de contestations de l'obligation vaccinale des soignants.

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Une situation logique, pour l'UTS-UGTG

Les contrats d'environ 600 salariés ont été suspendus, sur 3300 agents, a précisé Cédric Zolezzi, en faisant valoir que des régularisations avaient également lieu "chaque jour", mettant fin aux suspensions.

L'UTS-UGTG (Union des travailleurs de la santé) juge logique, la situation dénoncée par la direction, au regard de ce que subit le personnel, depuis plusieurs années et, d'autant plus, depuis le début de l'actuelle crise sanitaire.

"Ils ont la monnaie de leur pièce" car "80% des personnes qui ont été se faire vacciner l'ont été sous la contrainte", commente Gaby Clavier, délégué syndical de l'UTS-UGTG au CHU, interrogé par l'AFP.

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Toutefois, au CHU de Pointe-à-Pitre/Les Abymes, "un taux de conformité de plus de 80% aux obligations vaccinales" des personnels de l'établissement, contre 30% mi-septembre, souligne Gérard Cotellon, le directeur du CHUG.