Sur le piquet de grève érigé depuis plusieurs mois devant le CHUG, les militants restent mobilisés. Plus que jamais, ils sont sûrs de voir le bout de ce combat commencé avec leur refus d'être vaccinés ou, pour certains, le refus de l'obligation vaccinale qui leur est imposée.
Parmi eux ce vendredi matin, Mona Hedreville. Elle fait l'objet d'une mesure de suspension depuis décembre 2021. Depuis, avec l'aide de sa famille, de ses amis, de la population, elle tente de survivre aux vicissitudes de la vie. Quelquefois il faut négocier avec les créanciers pour obtenir un délai supplémentaire. D'autres fois il faut s'acquitter ici et là pour ne pas tout perdre.
Pourtant, malgré ce statut de "suspendu" qui lui colle désormais à la peau, elle n'a pas cessé d'exercer. Autrement certes, mais toujours au service des malades qui lui font confiance.
Pourtant, la conviction des uns et des autres est faite : même si l'Etat affirme sa fermeté face à la situation des suspendus, il sera obligé de transiger .
Pour le Collectif et singulièrement pour l'UTS-UGTG du CHUG, la réintégration de ces personnels suspendus relève désormais du bon sens.
La réalité des chiffres
Il est d'ailleurs très difficile de connaître le chiffre réel des suspendus en Guadeloupe. Si le Collectif parle de plus d'un millier de personnes suspendues, l'ARS estime que en début juin, sur les 17400 personnels de santé en Guadeloupe qui entrent dans le champ de compétence de l'ARS (hors SDIS et Département) :
- 774 ne s'étaient pas faits vacciner en début juin :
- 505 des établissements de santé publics et privés,
- 197 des établissements et services médicaux-sociaux,
- 67 professionnels libéraux
- 5 dans les laboratoires.
Notons d'ailleurs que, sur les 505 personnels concernés des établissements de santé publics et privés, 70% ne sont pas des soignants mais des personnels de santé.
Certaines voix s'élèvent d'ailleurs pour réclamer la vérité sur ce chiffre pour éviter qu'il ne soit ici ou là un argument démagogique
Quant à Ary Chalus, il a profité d'une rencontre avec le ministre de la santé François Braun pour lui demander d'engager un dialogue apaisé avec ces personnels de santé suspendus, notamment en explorant toutes les autres alternatives possibles.