Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé mercredi 24 mars, à Haïti, dans une déclaration approuvée à l'unanimité, que ses préparatifs électoraux "soient faits en vue d'une élection présidentielle libre, équitable, transparente et crédible en 2021".
Rédigée par les Etats-Unis, la déclaration souligne aussi "la nécessité urgente de tenir des élections législatives libres, équitables, transparentes et crédibles qui ont été retardées depuis octobre 2019".
Pays le plus pauvre du continent américain, Haïti est en crise politique depuis plusieurs mois. Le président Jovenel Moïse soutient que son mandat va jusqu'au 7 février 2022 mais une partie de la classe politique affirme que son mandat s'est achevé le 7 février 2021. Ce désaccord tient au fait que le président en exercie avait été élu lors d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.
Privé de Parlement, le pays s'est encore davantage enfoncé dans la crise en 2020 et le président Moïse gouverne par décret, alimentant une défiance croissante à son encontre. Il a annoncé l'organisation d'une élection présidentielle et de législatives en septembre.
Dans sa déclaration, "le Conseil de sécurité exhorte tous les acteurs politiques en Haïti à mettre de côté leurs divergences dans l'intérêt du peuple haïtien et à s'engager de manière constructive pour permettre l'organisation des prochaines élections".
Il réclame aussi "une réponse immédiate et coordonnée" des autorités face à "la dégradation de la situation sécuritaire en Haïti, incluant les activités criminelles de gangs, l'augmentation des rapts, des meurtres et des viols".
La semaine dernière, le gouvernement a décrété l'état d'urgence pour une durée d'un mois afin de "restaurer l'autorité de l'État" dans des zones contrôlées par des gangs.
Depuis l'automne, Haïti enregistre une recrudescence des enlèvements contre rançon qui touchent indistinctement les habitants les plus riches, et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.