"Ce déploiement aura lieu dans les prochains jours, les prochaines semaines", a déclaré à la presse Korir Sing'oei, secrétaire principal au ministère des Affaires étrangères du Kenya.
Il s'exprimait peu avant que le président William Ruto ne se rende à Washington pour rencontrer le président américain Joe Biden le 23 mai. Washington est un soutien politique et financier majeur de cette mission.
Selon plusieurs médias haïtiens, un groupe de policiers kényans a décollé de Nairobi samedi, en direction des Etats-Unis, dans le cadre de cette mission.
Approuvée en octobre par le Conseil de sécurité de l'ONU, la mission a connu plusieurs contretemps en raison de l'instabilité qui règne sur l'île mais aussi de recours en justice au Kenya, où le choix du gouvernement suscite critiques et inquiétudes.
À l’origine d'une précédente plainte, les dirigeants du parti d'opposition "Alliance troisième voie" ("Thirdway alliance"), Ekuru Aukot et Miruru Waweru, ont déposé jeudi (16 mai) une nouvelle requête devant la Haute Cour de Nairobi.
Ils invoquent un "outrage au tribunal", affirmant que le gouvernement s'apprête à concrétiser l'opération, que ce même tribunal avait jugée "inconstitutionnelle, illégale et invalide" le 26 janvier.
"Les requérants sont informés de manière fiable que le déploiement peut être effectué à tout moment à partir de maintenant, mais au plus tard le 23 mai 2024, d'où l'urgence de cette requête", soulignent-ils dans leur recours.
Une source gouvernementale haïtienne avait indiqué début mai à l'AFP qu'un premier contingent de 200 policiers kényans devait arriver le 23 mai.
Selon une source au ministère kényan de l'Intérieur, les policiers pourraient arriver d'ici mardi.
D'autres pays doivent également contribuer à cette force (Bénin, Bahamas, Bangladesh, Barbade, Tchad...).
Haïti souffre depuis des dizaines d'années d'une instabilité politique chronique.
La capitale Port-au-Prince est à 80% aux mains des bandes criminelles, accusées de nombreuses exactions, en particulier meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
La population est confrontée à une grave crise humanitaire, avec des pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres produits de base.