Dans quelques jours, Tyric passera les épreuves écrites du baccalauréat. Difficile pour le jeune homme de s'imaginer franchir cette étape, il y a encore 4 ans.
En 2019, alors lycéen dans l'Hexagone, il prend la décision d'arrêter les cours. La filière choisie ne l'intéresse plus. Démotivé, Tyric quitte le monde scolaire. Peu de temps après, la crise sanitaire l'éloigne davantage des bancs de l'école. Mais son retour au pays lui est salutaire. Il intègre le microlycée de Guadeloupe, en classe de remise à niveau, puis passe en Première générale.
L'ambiance, les effectifs réduits au sein des classes, les professeurs attentifs... Un encadrement qui le réconcilie avec l'école.
Aujourd'hui, en Terminale générale, il s'apprête à passer une étape importante de sa formation.
Comme lui, Eva a intégré le microlycée. Également scolarisée dans l'Hexagone, face à un mode d'enseignement qui ne lui convenait pas, elle a fait un choix différent, en Guadeloupe, qu'elle ne regrette pas.
On a une scolarisation mieux adaptée, avec des classes avec moins d'élèves, des profs à l'écoute. Si on a des problèmes, si ça ne va pas pour nous, ils sont toujours là. Cela m'a vachement aidé personnellement.
Eva, en Première STSS au microlycée de Guadeloupe
Deux exemples réussis du microlycée de Guadeloupe... Des exemples portés aujourd'hui (vendredi 2 juin) lors du forum "Back to practice" dédié aux jeunes en décrochage scolaire.
Destinée aux 16-25 et organisée avec la Région Guadeloupe, l'opération offre des solutions d'insertion et de formation, dans le cadre d'un retour au lycée ou en centre de formation.
Plusieurs partenaires étaient réunis, ce vendredi, au lycée Pélix Proto, à Providence aux Abymes. Mais du côté de l'organisation, la déception est bien présente. Peu de jeunes ont fait le déplacement. L'événement n'a pas eu l'écho escompté, regrette Sabrina Roger, coordinatrice du microlycée de Guadeloupe.
Pourtant, tout était réuni pour offrir une seconde chance à ces jeunes. En Guadeloupe, environ 1 500 élèves quittent le système éducatif, chaque année, rappelle Sabrina Roger.
Mathieu Segrétier en fait partie. À 22 ans, il a connu un parcours scolaire en pointillé, ponctué de séjours à l'hôpital, en raison de problèmes de santé.
Il s'est rendu au forum, ce matin, avec la ferme intention d'obtenir des pistes pour un emploi ou une formation dans la restauration ou l'audiovisuel.
C'est le sourire aux lèvres qu'il en est reparti, un rendez-vous en poche pour un travail.
L'opération se poursuit demain, (samedi 3 juin), de 9 heures à 13 heures.