Volker Türk a prévu de s'entretenir à Port-au-Prince avec des responsables du gouvernement mais également avec des représentants du pouvoir judiciaire, des organisations de la société civile ou encore des victimes de violations de droits humains.
L'avocat autrichien se rendra également dans le nord du pays, à la frontière avec la République dominicaine.
Prévue de mercredi à vendredi matin, cette visite de haut niveau intervient alors que le pays enregistre un niveau inégalé de violences commises par les gangs, des bandes armées qui ont déjà tué plus d'une dizaine de policiers depuis le début de l'année.
Contrôlant plus de la moitié du territoire national, ces organisations criminelles enlèvent quotidiennement des citoyens dans la région centrale de Port-au-Prince, exigeant des dizaines voire centaines de milliers de dollars américains aux proches de leurs victimes, le plus souvent sexuellement agressées pendant leur captivité.
"La violence liée aux gangs a atteint des niveaux jamais vus depuis des décennies. Les meurtres et les kidnappings ont augmenté pour la quatrième année consécutive", avait déclaré Helen La Lime, émissaire de l'ONU en Haïti, devant le Conseil de sécurité, fin janvier.
En 2022, l'ONU a enregistré 1 359 enlèvements et plus de 2 000 meurtres dans le pays, soit un tiers de plus que l'année précédente.
Les gangs sont d'autant plus puissants qu'aujourd'hui Haïti est plongé en plein vide institutionnel : faute d'élections organisées depuis 2016, le pays ne compte actuellement plus aucun représentant élu au niveau national.
Et plus d'un an et demi après l'assassinat du président Jovenel Moïse, la justice haïtienne peine à faire avancer l'enquête: aucune des 40 personnes arrêtées dans le cadre de ce dossier majeur n'a encore été inculpée.