Le Kenya annonce que les 600 policiers supplémentaires prévus en Haïti seront prêts début novembre

Le président kenyan William Ruto, à droite, et le président du Conseil de transition Edgard Leblanc (jusqu'en octobre 2024), arrivent à la base kenyane de Port-au-Prince, en Haïti, le samedi 21 septembre 2024.
Les 600 policiers supplémentaires promis par le Kenya pour une mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti seront prêts à être déployés début novembre, a annoncé samedi le chef de la police kényane.

Le président kényan William Ruto a promis ces renforts vendredi (11 octobre 2024) après une rencontre avec le Premier ministre haïtien par intérim Garry Conille. Les deux dirigeants ont appelé la communauté internationale à en faire plus.
"Un contingent de 600 policiers va bientôt rejoindre la police kényane déjà stationnée en Haïti, après avoir terminé un entraînement préalable au déploiement", a déclaré le chef de la police Douglas Kanja.
"Une fois cet entraînement terminé, les policiers seront prêts à partir du début du mois prochain", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse avec Garry Conille.

Le Kenya, pays d'Afrique de l'Est à la tête de la mission multinationale visant à combattre les violences incontrôlables dans l'île ravagée par le crime, y a envoyé 400 policiers pour le moment.
S'exprimant sur les inquiétudes portant sur des retards de salaire des fonctionnaires déjà envoyés à Haïti, Douglas Kanja a assuré que "le problème des paiements a été résolu et les policiers sont contents".

Vendredi, William Ruto avait exhorté la communauté internationale à se rallier "d'urgence" à cette mission, qui fait face à un manque criant de financement et d'équipement. Garry Conille avait lancé le même appel.

La visite du Premier ministre haïtien intervient une semaine après une tuerie commise par un gang sur l'île qui a coûté la vie à 115 personnes et fait plus d'une quarantaine de blessés. Des membres d'une bande armée ont tiré au fusil automatique sur les habitants dans la localité de Pont-Sondé, située à environ 100 km au nord-ouest de la capitale Port-au-Prince, brûlant des dizaines de maisons et de véhicules. 

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé d'un an le mois dernier la mission multinationale policière, sans évoquer sa possible transformation en force des Nations unies comme le demandent les nouvelles autorités du pays.

Haïti souffre depuis longtemps de la violence des groupes armés, qui contrôlent 80% de Port-au-Prince et des axes majeurs du pays.

Au moins 3 661 personnes ont été tuées depuis janvier en Haïti, selon un chiffre cité fin septembre par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme.