Le collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale tenait une conférence de presse, mardi 2 août 2022, sur le Bik du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG). Les militants ont fait le point sur leur mouvement de contestation et sur la mobilisation en cours.
La réintégration : premier engagement attendu du nouveau directeur du CHUG
Cela fait un an que « les suspendus » dénoncent la légalité de l’obligation vaccinale, mesure instaurée par la loi du 5 août 2021, sur « la gestion de la crise sanitaire ».
La loi promulguée le 30 juillet dernier « abroge expressément, à partir du 1er août 2022, les disposition du code de la santé publique relatives à l’état d’urgence sanitaire ». Mais concernant les personnels soignants suspendus, car non vaccinés contre la Covid-19, la situation reste toujours figée : pas de réintégration, a dit le Gouvernement ; ce sera à la Haute Autorité de Santé de trancher.
Quoiqu’il en soit, une revendication reste intacte du côté des militants mobilisés devant le CHUG : c’est la réintégration de tous les soignants suspendus. Les organisations syndicales exigent aussi le paiement de tous les salaires non versés, dans le cadre de cette sanction infligée aux personnels hospitaliers qui ont refusé le vaccin.
Les négociations, sur ce dossier, s’annoncent d’ores et déjà très compliquées entre le collectif, les syndicats et le nouveau directeur du CHU, Eric Guyader, qui doit officiellement prendre ses fonctions le 15 septembre prochain.
Les personnels mobilisés resteront fermes. Ils réclament aussi des indemnisations, notamment pour le préjudice subi.
« Il n’y aura pas d’état de grâce pour le nouveau directeur du CHU », annonce Gaby Clavier, secrétaire de section UTS-UGTG-CHU, qui rappelle que l’administration a fauté, en suspendant illégalement les personnels non vaccinés :
Gaby Clavier : « Ils vont payer nos salaires et nous avons demandé 50.000€ par personne suspendue de manière violente, arbitraire et illégale ».
La direction du CHUG, cadeau empoisonné ?
Pour Gaby Clavier, le dirigeant fraichement nommé arrive dans un hôpital en grande difficulté, du fait d’une situation générée par son prédécesseur qui, selon lui, a méprisé le droit syndical, les soignants et l’institution hospitalière. Le syndicaliste rappel que les dettes (sociales et fournisseurs) de l’établissement sont colossale, tandis que les moyens humains et matériels sont réduits à peau de chagrin.
Gaby Clavier : « Ce monsieur arrive dans un hôpital à terre ».
La Guadeloupe muée en désert médical
Selon le Collectif d’organisations en lutte, un cabinet infirmier sur trois est fermé, pour non-vaccination.
Michel Gérant, infirmier libéral, déplore cette situation, qui a un peu plus mué la Guadeloupe de désert médical. Une réalité inquiétante, quand on connait le taux de personnes sujettes à des comorbidités, localement.
Michel Gérant : « La Guadeloupe est en danger sanitaire ! »
L'heure de l'apaisement ne semble pas encore vouloir poindre.