Le président de la République dominicaine accuse les gangs haïtiens d'être des "terroristes", après les tirs contre un avion

Luis Abinader, président de la République dominicaine, à la Maison Blanche, le 2 novembre 2023
Le président de la République dominicaine, Luis Abinader a qualifié d'acte terroriste l'attaque contre un avion de la compagnie aérienne Spirit Airlines par des gangs lundi (11 novembre), alors qu'il s'apprêtait à atterrir à l'aéroport international Toussaint Louverture d'Haïti. L'avion avait dû être dérouté d'urgence vers la République dominicaine, voisine.

Ce lundi 11 novembre, un avion de la compagnie américaine Spirit Airlines en provenance de Fort Lauderdale (Floride) a essuyé des tirs alors qu’il s’apprêtait à atterrir à Port-au-Prince, en Haïti.
La carlingue de l’appareil a été endommagée, et l’avion a dû être dérouté en urgence vers la République dominicaine. L'incident, qui aurait pu provoquer une catastrophe aérienne, a fait un "blessé léger" parmi l'équipage et des impacts de balles étaient visibles sur la carlingue et la cabine de l'Airbus, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

La condamnation de Luis Abinader

Le président de la République dominicaine, Luis Abinader, s'est exprimé lundi soir, sur cette attaque, parlant d'actes "terroristes". "Les bandes armées qui plongent Haïti dans le chaos doivent être désignées comme terroristes", a-t-il martelé, encourageant la communauté internationale à en faire de même. 

Ces groupes lourdement armés, qui occupent une grande partie de Port-au-Prince et d’autres régions d’Haïti, sont des terroristes. Ils commettent des massacres, des enlèvements, des viols et d’autres crimes. Un drame aurait pu se produire, l’avion a été touché sept fois...

Luis Abinader, président de la République dominicaine

Luis Abinader affirme que le pays va poursuivre les reconduites à la frontière des Haïtiens sans papiers, tout en lançant un appel pour une action mondiale contre les gangs haïtiens.

Des Haïtiens bloqués en République dominicaine

Selon les médias locaux, un vol d'Air Caraïbes en provenance de la Guadeloupe a été redirigé vers l’aéroport de Las Américas, en République dominicaine. Les passagers haïtiens de ce vol seraient actuellement bloqués à l’aéroport dominicain.
Plusieurs journaux haïtiens affirment qu'ils seraient interdits de sortie, tandis que les passagers américains et français ont, eux, été autorisés à quitter les lieux. Plus de 300 Haïtiens seraient ainsi coincés à l’aéroport de Las Américas.

Plusieurs avions touchés

L'attaque sur l'avion de la compagnie Spirit Airlines a eu comme conséquence l'interdiction, pendant un mois, de tous les vols civils américains vers Haïti, a annoncé mardi (12 novembre) le régulateur fédéral de l'aviation (FAA).
Dans un communiqué, la FAA a émis une notice d'interdiction pour "les opérations de l'aviation civile des Etats-Unis sur le territoire et dans l'espace aérien d'Haïti en dessous de 10.000 pieds pour une durée de 30 jours".

Mardi (12 novembre), JetBlue et American Airlines ont annoncé que les inspections après vol ont révélé que leurs avions avaient également été touchés par des balles, lundi alors qu'ils quittaient Port-au-Prince. Les Américains ont suspendu leurs vols vers la capitale jusqu'au 12 février.

Les fusillades faisaient partie d’une vague de violence qui a éclaté alors qu'un nouveau Premier ministre prêtait serment. 

D'autres compagnies ont également suspendu leurs liaisons vers Haïti et l'Association internationale du transport aérien (Iata) a "appelé le gouvernement haïtien à agir immédiatement pour sécuriser les lignes aériennes et rétablir la confiance dans le secteur aérien du pays".

L'aéroport Toussaint Louverture fermé jusqu'au 18 novembre

Ce mardi, sous la menace de nouvelles attaques de gangs, Port-au-Prince tournait au ralenti, selon un correspondant de l'AFP. Certains établissements scolaires ont ouvert leurs portes mais beaucoup sont restés fermés.
Il y a eu des tirs nourris dans certains quartiers et l'aéroport est toujours fermé.

Un policier patrouillant à l'entrée de l'aéroport international Toussaint Louverture, à Port-au-Prince, Haïti, le mardi 12 novembre 2024.

Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que l'organisation avait observé au moins 20 affrontements armés et davantage de barrages routiers affectant les opérations humanitaires lors des violences de lundi.

L’aéroport de Port-au-Prince restera fermé jusqu’au 18 novembre et l’ONU a annoncé que tous les vols seraient détournés vers le deuxième aéroport du pays, situé dans la ville plus calme du nord du Cap-Haïtien.