Il faut remonter à novembre 2019 et plonger dans les eaux de l'archipel des Chagos, au sud de l'Inde. Le dipôle de l'océan Indien, l'équivalent d'El Niño, influence grandement le climat de la région en pleine saison chaude. A quelques mètres au dessus de la surface, la terre boucline. Cette limite entre les eaux de surface chauffée par le soleil et les eaux froides des profondeurs, est modifiée ce qui va avoir un impact sur le corail.
Normalement, elle est à 40-50 mètres de profondeur et là, elle est passée à 100-120 mètres ce qui fait que les coraux se sont retrouvés dans des eaux avec des températures quasiment de surface et évidemment, les coraux, qui sont plus profonds, ne sont habitués à de telles températures puisque normalement, ils ne les ont pas.
Jean-Benoît Nicet, expert en récif corallien
D'autant que les récifs coralliens sont des écosystèmes très vulnérables. Une différence de température d'un seul degré peut les condamner.
La plupart sont déjà à la limite haute de température. En gros, si on arrive à l'objectif de +1,5 degré, on aurait une disparition entre 70 et 90 % des coraux.
Jean-Benoît Nicet, expert en récif corallien
Ce constat, nous le connaissions déjà avec le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) mais ce que l'on sait dorénavant, c'est que même en profondeur, dans des eaux qui restent à des températures plus douces, le corail et la biodiversité, tout autour, sont impactés.