Le rythme auquel les océans se réchauffent a presque doublé depuis 2005, selon une étude

Plan d'eau du Gosier.
Le rythme de réchauffement des océans a presque doublé depuis 2005 et plus d'un cinquième de la surface océanique mondiale a connu une vague de chaleur sévère en 2023, selon un rapport de l'observatoire européen Copernicus publié lundi (30 septembre 2024).

Un nouveau rapport de l’observatoire européen Copernicus, publié lundi, révèle que le réchauffement des océans s'accélère à un rythme alarmant.

"Le réchauffement de l'océan peut être considéré comme notre sentinelle du réchauffement climatique. Il n'a cessé d'augmenter depuis les années 60. Et depuis 2005 environ, le rythme du réchauffement des océans a doublé", entraînant des vagues de chaleur marines de plus en plus fréquentes et intenses, a souligné au cours d'une visioconférence l'océanographe Karina Von Schuckmann, en présentant le 8e rapport sur l'état des océans de Copernicus.

Un réchauffement qui favorise l'intensification des phénomènes climatiques

Ce phénomène est principalement dû à la capacité des océans à absorber une part importante de l'excès de chaleur généré par l'activité humaine.
Depuis 1970, ils ont absorbé plus de 90 % de la chaleur supplémentaire liée aux émissions de gaz à effet de serre, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
En effet, les émissions massives de dioxyde de carbone et d’autres gaz contribuent à emprisonner la chaleur dans l'atmosphère, obligeant les océans à jouer un rôle crucial dans la régulation du climat terrestre.

Ce réchauffement contribue à l'augmentation des phénomènes climatiques extrêmes tels que les ouragans et les tempêtes plus violentes, et s'accompagne de vagues de chaleur marines de plus en plus fréquentes et étendues.
En 2023, 22 % des océans du globe ont été touchés par des vagues de chaleur sévères, affectant les écosystèmes marins et la pêche.

L'augmentation de l'acidité des océans, autre inquiétude

Le rapport souligne également que l'acidité des océans, qui absorbent un quart du CO2 émis par les activités humaines, a augmenté de 30 % depuis 1985, une situation inquiétante pour la faune marine et les écosystèmes dépendants.

Cette accumulation de chaleur dans les océans ne se limite pas à augmenter les températures. Elle a également des répercussions sur les écosystèmes marins, modifiant les courants océaniques, les habitats marins et menaçant directement la biodiversité.

Les vagues de chaleur marines, comme celles observées en 2023, peuvent entraîner des épisodes de blanchissement de corail, des migrations d’espèces vers des eaux plus froides et la perturbation des chaînes alimentaires.

Ce seuil, considéré comme une "limite planétaire", devrait être franchi "dans un avenir proche", selon un rapport publié la semaine dernière par le Postdam Institute for climate impact research (PIK).

Face à ces constats inquiétants, le rapport souligne l’urgence d’agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer les impacts déjà visibles sur les océans et les écosystèmes marins.