Le sable : une ressource naturelle menacée de pénurie

Le sable, une ressource naturelle dont le temps est compté
Au-delà de l’augmentation alarmante de la température des océans, une autre menace plane sur la biodiversité marine : l’extraction de sable, en quantité astronomique. Le sable, omniprésent dans notre quotidien, est victime du pillage d’une industrie colossale, toujours plus vorace qui épuise cette ressource à grande vitesse. Éviter la pénurie devient un enjeu environnemental et économique à l’échelle planétaire.

Les logements, les écoles, les hôpitaux, les routes, le verre. Notre société dépend du sable, matériau de construction essentiel. Selon un rapport de l’ONU publié la semaine dernière, environ 6 milliards de tonnes de sable marin sont extraites des océans chaque année. Auxquelles s’ajoutent les prélèvements sur les plages, difficilement quantifiable, mais tout aussi néfastes.

Le sable est la deuxième ressource naturelle la plus exploitée dans le monde, après l’eau. Le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur et ce  n’est plus soutenable pour l’environnement. L’extraction de sable, massive à l’échelle de la planète, a de lourdes conséquences : érosion, des fonds marins, érosion du littoral, perte de protection contre la houle cyclonique et l’élévation du niveau de la mer et perte de biodiversité.

Extraction de sable à Barbuda

L'industrie de la construction demande toujours plus de cette matière première qui semble inépuisable. Mais qui ne l’est pas. Barbuda concentre une grande partie de la production industrielle de sable, à destination de ses voisins caribéens, dont la Guadeloupe. Plusieurs milliards de tonnes de sables ont été extraites des sites qui y sont exploités depuis 1970. Résultat, une partie du littoral de Barbuda est ravagé et sa biodiversité très menacée.

Face aux ravages sur l’environnement, le gouvernement de l’archipel a annoncé, en 2006, la fermeture des mines de sable. 17 ans plus tard, elles sont toujours en activité. Et depuis 3 ans, le le siphonage des fonds marins, au large des côtes, là aussi à grande échelle, est autorisé. De quoi s’inquiéter.

Les médias spécialisés soulignent depuis longtemps les dangers qui menacent le sable

En Guadeloupe l’activité des Sablières de Guadeloupe, dont l’autorisation d’exploitation de la carrière de Rivière Sens a été renouvelée en 2013, pour 30 ans, inquiète également. La compagnie minière va donc pouvoir continuer de ronger la montagne pendant encore au moins 2 décennies.

Elle produit aujourd’hui en moyenne 1 million de tonnes par an, et aimerait sans doute pouvoir faire plus, à défaut de faire mieux. Dans 20 ans, le visage des Monts Caraïbes risque donc d’avoir changé. Et pas en mieux.

A l’instar des Grands Fonds, rongés par les pelleteuses dans des carrières qui se multiplient et qui laissent les flancs des mornes à nu, comme écorchés vifs, lessivés, stériles et inhospitaliers.