Ce mardi 15 octobre 2024, la collectivité régionale a organisé un séminaire, au siège du Comité du tourisme des îles de Guadeloupe (CTIG), à Dothémare (Les Abymes), pour parler perspectives et pistes d’évolution du secteur aérien.
Pour l’occasion, ils étaient tous là : les gestionnaires de l’aéroport de la Guadeloupe, mais aussi du port autonome, des compagnies aériennes, de la Chambre de commerce et d’industrie des îles de Guadeloupe (CCI IG) et du CTIG. Ensemble, ils ont pensé un positionnement stratégique pour les prochaines années. Une réflexion menée sur la base d’une étude ciblée, dont la première phase a été présentée.
Où en est-on précisément ? Pour dresser un état des lieux précis de l’offre touristique locale, l’aérien est vu comme un point de départ.
La période est d’ailleurs propice à la mise en place d’actions fortes, pour dynamiser ce secteur, porte d’entrée à l’archipel. Après la pandémie de Covid-19, qui l’a mis à rude épreuve, le trafic et la fréquentation retrouvent petit à petit leurs niveaux d’avant.
Le secteur de l’aérien se porte très bien en Guadeloupe. Il est beaucoup aidé par le tourisme, qui se développe très très bien aussi. L’aéroport est un outil extraordinaire, au service de la population guadeloupéenne, au service de son développement économique et, effectivement, le constat qu’on peut faire, c’est que les chiffres sont très encourageants, à la fois au niveau du passé et des perspectives du futur (...).
Stéphane Sié, consultant en cabinet Aérogestion, à Paris
Le secteur aérien, fer de lance de l’économie locale
3,3 milliards d’euros ; c’est en substance ce que pèse le secteur touristique, en Guadeloupe.
Entre le trafic aérien, les investissements, les hébergements, les campagnes d’attractivité, ou encore le marché de la croisière, la destination est au cœur d’un marché stratégique.
Stratégique, il l’est du moins pour la collectivité régionale qui, en juin 2023, a lancé une étude pour faire un état des lieux de ce secteur et de ses évolutions possibles, dans les prochaines années.
On continue à travailler avec l’ensemble des acteurs, un travail entamé en 2023, avec les ateliers sur la culture, sur le transport, sur l’aménagement du territoire... on ne peut pas faire de tourisme, si on ne parle pas de tout cela (...).
Sheila Rempath, présidente de la commission tourisme à la région Guadeloupe
Le président de la CCI IG confirme que le tourisme est un moteur, pour l’économie locale. Avec un nombre croissant de visiteurs, davantage d’argent est dépensé dans l’archipel.
Lorsque le tourisme s’arrête, beaucoup d’entreprises sont en très grande difficulté (...). Alors il nous faut diversifier notre clientèle (...).
Patrick Vial-Collet, président de la CCI IG
Quelle stratégie de développement ?
En zoomant sur l’aérien, il faut tenir compte du trafic régional, du trafic inter-îles de la Caraïbe, du marché Nord-américain et, bien évidemment, du trafic européen, en passant par Paris.
La Guadeloupe a une carte à jouer, aux yeux de la collectivité régionale, notamment parce qu’elle bénéficie d’une offre d’hébergements importante, qui se distingue du tourisme de masse développé par ses voisins caribéens. La configuration archipélagique du territoire induit, par ailleurs, une multiplicité des richesses locales ; des atouts à valoriser.
L’étude commandée par la Région Guadeloupe est l’occasion de penser l’avenir, de mettre en place des stratégies correspondant aux besoins des acteurs, mais aussi à l’évolution des demandes des visiteurs.
Après l’effondrement du secteur, suite à la crise sanitaire, la disparition de certaines compagnies comme la Liat et le renoncement d’autres opérateurs à desservir notre destination, il convient aujourd’hui de changer d’approche.
Il faut penser saisons, nouveaux territoires à séduire (comme les Etats-Unis et les pays européens) et miser sur la pluralité de l’offre locale, en misant sur les îles du Sud de l’archipel, en complémentarité avec le transport maritime.
Il y a besoin de développer les offres de saison. Aujourd’hui, le trafic aérien et le tourisme ont beaucoup de succès pendant les pointes : en hiver et en juillet/août (...).
Stéphane Sié, consultant en cabinet Aérogestion, à Paris
Les acteurs sont aujourd’hui trop centrés sur la clientèle française, du point de vue de Patrick Vial-Collet.
La stratégie d’implantation, de pénétration d’un marché, s’inscrit sur une durée (2 à 3 ans minimum), elle s’inscrit sur une stratégie commerciale (...).
Patrick Vial-Collet, président de la CCI IG
Pour contribuer à l’essor, la Région Guadeloupe, déjà actionnaire de la compagnie Corsair, veut investir, mais avec discernement. L’objectif est d’avoir un meilleur rayonnement de la destination Guadeloupe.