Moins de quatre mois après sa création, le syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG) est confronté à une nouvelle crise majeure. Après les démissions des précédents directeurs généraux, c’est désormais l’argent qui fait défaut.
Et c'est donc par une note adressée à l'Etat par Ary Chalus, président du conseil régional, que l'attention du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a été attirée sur la situation financière du SMGEAG.
Ce ne sont pas moins de 50 millions d'euros qui ont été estimés pour couvrir les premières années de son fonctionnement. C'était du reste prévisible car, dès son installation, sa marge de manoeuvre se limitait à ses seules fonds propres : un peu plus de 16 millions à récupérer auprès de la Région, du département et des cinq établissements publiques de coopération intercommunale dont certains sont au bord du gouffre.
En conséquence, Sébastien Lecornu a demandé à des banques publiques d'étudier la possibilité d'un prêt paritaire et de moyen terme. Une solution qui "s'avèrerait dérogatoire mais pas impossible" selon lui.
Je vous confirme toutefois qu'une garantie à 100% de cet emprunt serait nécessaire. Comme elle ne saurait en aucun cas être supportée par l'Etat, notamment car cela nécessiterait une mesure législative et car l'Etat pas membre du syndicat mixte, je vous confirme également qu'elle devrait l'être par les deux collectivités majeures du territoire, comme ces dernières l'ont proposé.
Le ministre des Outre-mers pose néanmoins des conditions non négociables. Il pose une nouvelle exigence : des engagements fermes sur la restructuration de l'encadrement supérieur du SMGEAG et l'amélioration de ses capacités de recouvrement et la réduction de ses dépenses de fonctionnement. Sébastien Lecornu rappelle enfin l'intervention de l'Etat pour financer la réparation de près de 4000 fuites sur le réseau. Globalement, son action dans le cadre du plan du relance se chiffrerait à quelques 30 millions d'euros.
A cette fin, après avoir financé la réparation de près de 4000 fuites sur le réseau 2020, l'Etat via l'Office français de la biodiversité finance à 80%, au titre du plan de relance, les travaux conduits en 2021 par la Région qui ont permis de réparer près de 2500 fuites, et a prévue de financer en 2022 le syndicat mixte pour poursuivre cette action.
A re(voir) l'interview de Jean-Louis Francisque, président du SMGEAG, par Laetitia Broulhet