Un mois et demi après le glissement de terrain majeur dans la zone de Savane Paille, le tribunal des référés de Basse-Terre a ordonné ce mercredi 15 janvier, la suspension immédiate de toutes les activités de la carrière de Deshaies, exploitée par la Société Antillaise de Granulats.
Les magistrats ont, en outre, désigné un expert, inscrit sur la liste de la Cour de Cassation. Ce dernier aura pour mission, entre autres, de déterminer si le glissement de terrain résulte de l’activité de la carrière et si le non-respect allégué de la réglementation et des interdictions administratives a pu contribuer à sa survenance.
L’expert devra également, dans un délai de 2 mois, rendre un premier rapport permettant d’évaluer les possibilités de reprise partielle ou totale de l’exploitation. Le rapport définitif, lui, devra être rendu avant le 15 septembre prochain.
En revanche, les 4 familles victimes ont été déboutées de leur demande de prise en charge de relogement provisoire, ainsi que de leur demande provisionnelle de dommages et intérêts. À défaut, elles ont obtenu une provision de 5.000 euros, afin de faire face aux frais de procédure.
Joint par téléphone, Me Arié Alimi, leur avocat, estime qu’il s’agit d’une première victoire. En revanche, l’avocat de la SADG, Me Patrice D’Herbomez n’a pas pu être contacté.
Le 3 décembre 2024, un glissement de terrain d’une ampleur exceptionnelle a dévasté la zone de Savane Paille, perchée sur les hauteurs de Deshaies.
Sur près de 200 mètres de long et 200 mètres de haut, la coulée de terre a emporté la chaussée, plusieurs habitations ainsi qu'un gîte touristique. En tout, plus de 150 000 m³ de terre ont dévalé la montagne, laissant derrière eux un paysage de désolation.
Contacté ce jeudi matin (16 janvier 2025) par téléphone, l’avocat de la SADG prend acte du délibéré du tribunal des référés et assure que son client s’y conformera. Me Patrice D’Herbomez ajoute que la SADG va poursuivre les études techniques afin de permettre la reprise limitée de l’exploitation en toute sécurité, et plus précisément sur le flanc Sud de la carrière. Enfin, l’avocat indique que la mise en chômage technique des 42 salariés de la société antillaise de granulats est à l’étude et fera l’objet d’une communication au comité économique et social de l’entreprise .
Ordonnance de référé :