Après la conférence de presse du procureur de la République de Basse-Terre, Xavier Sicot, le collectif d'avocats de la famille de Claude Jean-Pierre a voulu donner sa propre lecture des images de vidéosurveillance capturées le 21 décembre 2020, lors du contrôle du sexagénaire.
Vingt-quatre heures après la prise de parole du procureur de la République de Basse-Terre, Xavier Sicot, le collectif d'avocats de la famille de Claude Jean-Pierre prend à son tour la parole. Dans un communiqué, il livre une toute autre version et interprétation de la nuit du 21 novembre, durant laquelle le sexagénaire a été contrôlé par des gendarmes, à Deshaies.
Une autre lecture de la vidéo de surveillance
Si Xavier Sicot parle "d'observation de conduite hésitante sur la voie publique" et d'un conducteur "potentiellement alcoolisé" qui justifieraient le contrôle de gendarmerie, le collectif d'avocats de la famille indique que "les images de vidéoprotection que nous avons visionnées ne montrent pas de véhicule zigzaguant", mais plutôt d'un véhicule qui "se gare calmement".
Ligne après ligne, des détails de cette vidéo, tant attendue, sont déclinés dans le communiqué. Les faits et gestes de Claude Jean-Pierre minutieusement décrits. "Monsieur Jean-Pierre ouvre même la portière côté conducteur, pose sa jambe gauche au sol et discute avec les gendarmes". Des éléments avancés pour réfuter l'idée que l'homme aurait été susceptible de quitter précipitamment le lieu du contrôle. "
Il n'y a acune notion de fuite et encore moins de violence de la part de Mr Claude Jean-Pierre
", indique le collectif d'avocats.
Une extraction "violente" du véhicule, selon le collectif d'avocats
Puis, ils évoquent la seconde voiture de gendarmerie arrivée sur les lieux, repartie peu après. Avant l'extraction du sexagénaire de son véhicule. "Violemment", selon le terme employé par le collectif, qui souligne le fait qu'un des gendarmes avait préalablement enfilé un gilet pare-balles.
Selon eux,
"on voit que la partie supérieure du corps de Mr Claude Jean-Pierre coince, qu'il est tiré violemment de l'intérieur vers l'extérieur de son véhicule qui fait un soubresaut lors de l'extraction et qu'il tombe immédiatement au sol inerte".
Toujours selon le communiqué, l'un des gendarmes retourne à leur véhicule, tandis que l'autre soulève l'homme dont la tête "heurte le sol". Claude Jean-Pierre reste allongé au sol, plusieurs minutes, selon les avocats de la famille, qui affirment également que le médecin légiste qui a pu visionner les images déclare que "la luxation cervicale" constatée au Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe, est "compatible avec les conditions de l'extraction". Une lecture de la vidéo qui ne semble par coroborer à celle du procureur qui indiquait, hier, lors de sa conférence, que "le motif de contrôle apparaît régulier", et qu'il n'y a pas eu d'observation "d'actions violentes volontaires" des gendarmes.
Des compléments d'autopsie sont attendus.
Pour rappel, Claude Jean-Pierre est décédé le 3 décembre dernier. Quinze jours après avoir été hospitalisé, suite à un contrôle de gendarmerie à Deshaies.