Les effets collatéraux de la pandémie de Covid sur les autres maladies et urgences

Sans tomber dans le catastrophisme, il est possible que la mortalité par effets collatéraux soit supérieure à la mortalité liée directement à l’épidémie de Covid. Une conséquence du choix de privilégier les patients COVID au détriment des autres maladies chroniques et de certaines urgences vitales.

Médecins de ville et soignants hospitaliers font le même constat : de nombreux patients souffrant de maladies chroniques ou métaboliques (diabète, insuffisance rénale, obésité…) ont négligé leur traitement ou leur suivi médical depuis le début de la crise sanitaire.

La prise en charge des patients Covid s'est souvent faite au détriment de ces maladies chroniques et de certaines urgences vitales.

Lesquelles ? Le Docteur Didier Baudouin, médecin coordinateur de La clinique des Nouvelles Eaux Vives à Saint-Claude répond à cette question. Il s’occupe du service des soins de suivi et de réadaptation pour les patients gériatriques et diabétiques.

Dr Didier Baudouin. Il est médecin coordinateur de La clinique des Nouvelles Eaux Vives

Didier Baudouin, médecin coordinateur de la clinique des Nouvelles Eaux Vives, à Saint-Claude

Conséquence, des diagnostics tardifs, des complications, des retards de prise en charge et… des décès qui pour certain auraient pu être évités.

Pourquoi ? D’abord parce que de nombreux séjours hospitaliers et des actes chirurgicaux ont été reportés ou annulés pour cause de saturation des services. Ensuite parce que les patients ont tout simplement peur de venir en consultation.  

Jean-Michel Lamarre est coordinateur des soins et responsables du pôle éducation thérapeutique et hôpital de jour pour la prise en charge des patients atteints de pathologies métaboliques chroniques à la clinique « les Nouvelles Eaux Vives » à Saint-Claude. Il donne quelques pistes de compréhension.

Jean-Michel Lamarre, coordinateur des soins et responsables du pôle éducation thérapeutique et hôpital de jour

Jean-Michel Lamarre, coordinateur des soins, responsable du pôle éducation thérapeutique et hôpital de jour

Il faut dire que, souvent, les patients ont aussi tendance à minimiser leur propre pathologie, surtout quand elle est insidieuse. Alors ils ont préféré laisser la place.
Laisser la place à un malade qui souffre du Covid. Mais ce n’est pas la solution. Les deux médecins enjoignent les patients porteurs de maladies chroniques à avoir confiance et à reprendre le chemin des consultations et les acteurs du système de santé doivent de leur côté se faire vacciner pour pouvoir accueillir cette population en souffrance.