Les Guadeloupéens continuent de déserter les cabinets médicaux par crainte de la Covid-19

Même s'ils reviennent progressivement, de nombreux cabinets médicaux restent boudés par les malades. Une désertion expliquée en grande partie par la crainte de contracter le coronavirus en milieu médical…

Il y a tout juste deux mois, le président de la Ligue contre le cancer, à l'échelle nationale, dans un communiqué, indiquait qu'en 2020, en raison de l'épidémie de coronavirus, 93 000 cancers n'ont pas été diagnostiqués. Opérations déprogrammées, rendez-vous annulés... Et encore aujourd'hui, la méfiance des patients rend difficile la prise en charge. 

"Pandémie ou pas pandémie, nous sommes là au service de la population"

Le constat est alarmant, depuis la recrudescence de l’épidémie de coronavirus en Guadeloupe et l’instauration de nouvelles mesures de restriction par les autorités, les médecins de ville constatent une forte baisse de fréquentation des cabinets médicaux… Et des retards de diagnostics... Trop de patients ayant des symptômes graves, une douleur abdominale, par exemple, ou une infection urinaire, "tardent à consulter un médecin pour avoir des soins appropriés. On sait que certaines personnes, même pour un AVC tardent à se rendre aux urgences...", regrette le docteur Anne-Aymone Gruette, médecin généraliste. Même constat pour les maisons de garde. 

Un retard parfois peut avoir des conséquences graves, et des effets sanitaires collatéraux très inquiétants sur la santé des patients… Notamment sur ceux souffrant de pathologies chroniques, souligne le médecin. "Pandémie ou pas pandémie, nous sommes là au service de la population" conclut le docteur Anne-Aymone Gruette.

Pour certains médecins, outre la peur de la Covid-19, la vacance des cabinets de médecine est aussi la conséquence d’une communication gouvernementale inadaptée : il a été dit de ne consulter qu’en cas
d’urgence… Pourtant, crises cardiaques, accidents vasculaires cérébraux, intoxications aiguës ou formes graves de cancers restent une réalité…

A (re) voir le reportage d'Eddy M. Golabkan et Olivier Duflo :