Les habitants de l'île de Gardi Sugdub, au Panama obligés de quitter leur île en raison de la montée des eaux

L'île de Gardi Sugdub victime de la montée des eaux
Les pays de la Caraïbe se trouvent en première ligne de l'urgence climatique mondiale, pris entre la montée des eaux et les événements météorologiques extrêmes. Alors que la COP 27 poursuit ses travaux en Egypte, la tragédie des Guna, un peuple autochtone amérindien forcé d'abandonner son île face à la montée de la mer, sonne comme un terrible avertissement, pour nous. Le 1er d’une longue série.

Le niveau de la mer monte sous l'influence du changement climatique et les premiers touchés sont bien souvent ceux qui en sont le moins responsables.
C’est vrai pour les grands états africains ; c’est vrai aussi pour les petits états du Pacifique et pour de nombreuses communautés d’Amérique latine et de la Caraïbe.

Les habitants ancestraux de l'île de Gardi Sugdub, au Panama, en sont l'exemple criant. Leur île coule, submergée par les flots, forçant la communauté à partir vers le continent.

Lorsque la marée monte, l’eau pénètre dans certaines maisons et les gens doivent déplacer leurs affaires vers des terrains plus élevés. Les enseignants et les élèves doivent porter des bottes en caoutchouc pour traverser l’eau jusqu’aux salles de classe.

Pragnaben Mohan, professeur d’informatique à l’école primaire locale

L'île de Gardi Sugdub

Au total, 1.200 indigènes de la communauté Guna habitant cette île des Caraïbes s'apprêtent à déménager d'ici à l'année prochaine. Ils seront les premiers résidents de la région à être déplacés par le gouvernement à cause de la montée des eaux.

Les premiers, mais pas les derniers, hélas. L'île de Gardi Sugdub est l'une des 365 îles de l'archipel de San Blas. Si beaucoup sont inhabitées, environ 39 d'entre elles ont été colonisées par les Guna, il y a plus d'un siècle et demi. Des îles qui, comme celle de Gardi Sugdub, seront bientôt sous les eaux.

« Sur la base des prévisions actuelles d’élévation du niveau de la mer, il est presque certain que dans les 20 prochaines années, les Guna devront commencer à quitter ces îles, et d’ici la fin du siècle, la plupart devront probablement être abandonnées »

Steven Paton, directeur du programme de surveillance au Smithsonian Tropical Research Institute.
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De nombreuses communautés risquent ainsi d'être concernées par ces déplacement de population dans les prochaines années. A terme, ces migrations forcées pourraient concernées des millions de réfugiés climatiques à travers la planète.