En plein milieu de cette journée de Mi-Carême, jour chômé en Guadeloupe, beaucoup d'entre eux travaillent. Au milieu du centre-ville de Pointe-à-Pître, chacun s'affaire. Parce qu'ici, ils vivent et travaillent souvent pour ceux qui sont en Guadeloupe et aussi, pour ceux qui sont restés en Haïti.
Luson, Edris, Frances et Teddy, font partie de ces originaires d'Haïti, né en Haïti ou en Guadeloupe, qui entretiennent des liens étroits avec leurs familles restées au pays. Alors, forcément, les nouvelles qui arrivent du pays, soit par la presse, soit par les réseaux sociaux et surtout, directement par la famille, ne les rassurent pas. Ils vivent souvent dans l'angoisse d'apprendre que l'un des membres de leur famille respective a été victime d'une manière ou d'une autre, de la violence qui règne en Haïti.
Alors, leurs sentiments passent de la colère, à la peur, de la peur à l'espoir, de l'espoir aux revendications.
Et parce qu'en Haïti on croit que le soleil ne se couchera jamais sur Haïti et qu'il y aura forcément des lendemains meilleurs, chacun ne veut s'accrocher qu'à cette certitude qu'Haïti se relèvera de tout cela.
C'est cette conviction que les motive et leur donne le courage de ne jamais baisser les bras et de continuer, même loin de cette terre natale, de travailler pour contribuer si ce n'est à son redressement, du moins à l'aide des leurs pour qu’eux matérialisent sur place cet espoir commun.