Les infirmiers libéraux démunis face à la pénurie d'oxygène

La raréfaction des bouteilles d'oxygène est une conséquence directe de la poussée épidémique grave que vit la Guadeloupe depuis ces derniers jours. Elle impacte les centres hospitaliers et les infirmiers libéraux en charge des visites à domicile.

Après les centres hospitaliers, c'est au tour des infirmiers libéraux de subir une pénurie en bouteilles d'oxygène. Ils ne peuvent plus être ravitallés par leurs prestataires qui attendent l'arrivée de nouvelles commandes. Une situation directement liée à l'augmentation drastique des cas sérieux ou graves de Covid-19. Sans oxygène pour soulager les patients, les solutions de repli manquent. Un transfert vers le CHU n'est pas envisageable puisque les réserves y sont aussi comptées comme l'explique l'infirmière libérale Sylvia Ramothe.

L'ARS alertée

L'agence régionale de santé (ARS) a pris contact avec les prestataires privés chargés de répondre aux besoins des patients à domicile afin que de nouvelles bouteilles soient rapidement acheminées. Un travail similaire est en cours avec les centres hospitaliers.

La consommation d'oxygène peut-être multipliée jusqu'à 10 fois la normale. Nous avons des points d'inquiétude quant à la capacité des hôpitaux à couvrir autant de besoins. Ainsi, nous avons commencé à travailler sur la capacité maximum que peut absorber chaque établissement de santé, afin de répartir les prises en charges équitablement.

Valérie DENUX

 

Dans un communiqué, l'ARS précise toutefois que dans les centres hospitaliers, les approvisionnements en oxygène ont été renforcés et les fournisseurs ne remontent aucun retard dans les livraisons. Pour ce qui est de la médecine de ville, après analyse des besoins, le parc total des concentrateurs a été établi à 610 unités, auxquelles s'ajoutent 134 concentrateurs en cours de commande et 40 renforts potentiels. Cependant, s'il s'avérait que des patients n'arrivent pas à être ravitaillés en oxygène, ils seront alors pris en charge par les services de médecine.

La gestion de l'oxygène pendant la crise est cruciale. C'est un des paramètres qui vont motiver la mise en place du fameux tri qui permet de décider quels patients bénéficient, ou pas, de la réanimation. Une étape à laquelle les services de santé souhaitent ne pas arriver, mais qui reste un risque réel si la tension sur les centres hospitaliers de l'île ne baisse pas.