Les retombées économiques du carnaval de Guadeloupe

Carnavalière lors d'un défilé en Guadeloupe.
Dans un peu plus d’un mois, le carnaval 2025 va débuter dans l’archipel. D’une personne à l’autre, cet évènement, qui est lancé dès le 1er dimanche de l’année, est tantôt un divertissement, tantôt un défouloir, ou encore un pan majeur du patrimoine culturel local. Pour la CCI IG, qui a publié une enquête sur ses retombées il s’agit aussi d’une activité à l’impact économique indéniable.

Un évènement en chasse un autre, en Guadeloupe. Sitôt les fêtes de fin d’année passée, c’est la période carnavalesque qui va débuter, dans un peu plus d’un mois ! Les défilés hebdomadaires vont être lancés. Dès lors, en plus de se voir en répétition, pour peaufiner leurs musiques, leur cohésion d’ensemble, leurs chorégraphies et leurs costumes, les membres des différents groupes de l’archipel seront de sortie, au moins tous les dimanches. L’occasion d’offrir aux spectateurs des spectacles hauts en couleur et en sonorités, comme le veut la tradition.
Des spectacles gratuits, qui plus est (outre les tribunes payantes lors de quelques rendez-vous communaux) !

Pour autant, le carnaval de Guadeloupe génère des retombées économiques, affirme la Chambre de commerce et d’industrie des îles de Guadeloupe (CCI IG), qui a mené une enquête sur le sujet, entre le 1er juin et le 1er juillet 2024.

Objectif : mieux tirer profit du carnaval

L’objectif de la CCI IG est triple. La chambre consulaire a voulu mesurer l’impact de la période carnavalesque sur l’activité économique des sociétés locales. Il s’agit par ailleurs de mieux comprendre cet impact sur le tissu économique. Enfin, il est important de cerner les attentes des chefs d'entreprise.
Forts des enseignements tirés de cette enquête, il appartiendra à chacun, en particulier aux acteurs politiques, d’orienter et de planifier les futures éditions.

Toutefois, précise la CCI, les résultats sont à prendre avec précaution, car basés sur le nombre de réponses. Or, il n’y a eu que 110 répondants.

Les résultats de l’enquête

À la question "le carnaval a-t-il un impact positif sur l'économie locale ?", 59% des sondés disent "plutôt oui" et 24% "tout à fait". À l’inverse, pour 12% c’est "plutôt non" et, pour 5%, "pas du tout".
Une telle diversité de réponses peut s’expliquer par la répartition de l’impact du carnaval.
Ce sont principalement les activités commerciales qui bénéficient des retombées de cet évènement ; 61% en 2024. Les premiers secteurs qui tirent leur épingle du jeu sont l’équipement de la personne (23%) et la restauration (16%). Les moins gagnants sont la santé humaine et l’action sociale (2%) et l’industrie agroalimentaire ou le transport routier (3%).

Outre le type d’activité, un zoom est fait sur l’organisation, par la CCI IG. 82% des chefs d’entreprise disent avoir anticipé la tenue des défilés, pour en tirer le maximum de profits. Ils ont, par exemple, constitué des stocks et réorganisé leur activité.

Le lieu d’implantation des commerces compte aussi. Les montants moyens dépensés par client sont plus importants à Pointe-à-Pitre et Baie-Mahault ; jusqu’à 1.000 euros ! Ensuite, la somme tombe, à 571 euros à Sainte-Anne et Saint-François, puis jusqu’à 286 euros à Pointe-Noire, Le Gosier et Gourbeyre.
Sans parades à proximité, de nombreux commerces restent fermés. D’autres, au contraire, ouvrent spécifiquement, essentiellement à Pointe-à-Pitre et aux Abymes, puis à Basse-Terre, Deshaies, Sainte-Rose et Le Gosier. Parmi eux, 32% des restaurants. Manger est d’ailleurs la principale demande des spectateurs.