Mieux vaut prévenir que guérir !
La Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Martinique et la Guyane (pour ne citer que les territoires français de la zone Caraïbe) sont actuellement dans une période de creux, "climatologiquement" parlant, quant aux invasions des littoraux par les sargasses. La période critique se situe davantage en début d'année, entre février et Mars, selon les prévisionnistes.Le moment est donc propice à la préparation d'une éventuelle nouvelle crise, à savoir une nouvelle vague d'échouements de ces nuisibles algues brunes. Les services de Météo France, des deux côtés de l'Atlantique, s'y attèlent. Une vaste communication a été lancée, ce jeudi 19 novembre 2020.
Une calamité nommée sargasse
Cela fait presque 10 ans que les Antilles et la Guyane sont confrontées à des arrivées massives d'algues sargasses, sur leurs côtes.Auparavant, elles étaient cantonnées plus au Nord, dans l'océan Atlantique, où une mer porte leur nom.
Ces algues posent plusieurs problèmes, une fois échouées : elles polluent l'environnement (pollution olfactive et visuelle notamment), nuisent aux écosystèmes et, dans leur phase de décomposition, sont dangereuses pour l'homme. En cause : l'hydrogène sulfuré et l'ammonicac qui s'en dégagent. Son impact négatif est aussi économique, puisque les émanations attaquent les équipements et des quartiers entiers deviennent inhabitables, en cas d'échouements massifs. L'activité touristique pâtit également des méfaits de cette ennemie venue des mers.
D'où la nécessité de les ramasser dans les 48 heures, après leur arrivée.
Une solution qui semble simple, mais au regard des tonnes d'algues à traiter, lors des grosses périodes de crise, l'opération s'est révélée presque mission impossible, pour les faibles moyens des collectivités locales.
Pour contrer ce fléau, un plan gouvernemental a été mis en place, en 2018, moyennant 10 millions d'euros.
Un plan dans lequel les équipes de Météo France ont un rôle prépondérant à jouer.
Sargasses : l'organisation de Météo France
Objectif : ramassage des algues sargasses, dans les 48 heures.Météo France rode actuellement ses équipements, afin d'être pleinement opérationnelle, dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre ces algues.
On a réorganisé notre traitement, de manière interne, avec une prise en charge très complète de toute la chaîne de production par Météo France, dès l'année prochaine. Cela demande des développements, au niveau de notre centre de météorologie spatiale, qui est situé en Bretagne et qui réceptionne les données satellites. Sur place, nos équipes font des produits spécifiques suivant les demandes et, dans ce cas précis, ils sont en cours de développement d'un produit de télédétections, pour améliorer cette détection de bancs de sargasses et ensuite les intégrer dans les prévisions.
Les explications sur les étapes-clé qu'assumeront les services de Météo France, nous sont données par Sylvain Le Moal, ingénieur au centre de météorologie spatiale de Météo France :2⃣ Une fois ces bancs détectés, Météo-France utilise “MOTHY”, son modèle de dérive en mer. Initialement pensé pour les pollutions marines comme les hydrocarbures, MOTHY permet, grâce à des données croisées (vent, courants…) de prévoir leur déplacement. pic.twitter.com/jqHU54Zyeo
— Météo-France (@meteofrance) November 19, 2020
➡️ Les échouages de sargasses font l'objet de bulletins de prévision sur les sites internet de la DEAL (Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) en Martinique et en Guadeloupe.
— Météo-France (@meteofrance) November 19, 2020
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