Lynchage d’un Guadeloupéen et d’un Mahorais : trois hommes seront jugés en juin

C'est dans la commune de Verzielle, dans l'Aude, que deux Ultramarins ont été lynchés, le 24 juillet 2022.
Six mois après la violente agression d’un Guadeloupéen et d’un Mahorais dans une petite commune d’Occitanie, trois notables ont été mis en examen, dont le deuxième adjoint au maire. Ils seront jugés en juin prochain. Le Parquet ne croit pas à l’acte raciste, en dépit du témoignage des victimes.

Trois hommes ont été mis en examen pour "violence en réunion" suivie d’incapacité totale de travail (ITT) n’excédant pas 8 jours ; ce, six mois après le passage à tabac de deux Ultramarins noirs : un Guadeloupéen et un Mahorais.

Le 24 juillet 2022, à Verzeille (département de l’Aude), les deux victimes ont été rouées de coups et aspergées de gaz lacrymogène, par une bande d’une quinzaine d’individus alcoolisés. La scène a été partiellement filmée par l’un des agresseurs. Les images, où l’on voit deux garçons s’acharner sur une personne à terre, dans un caniveau en contrebas d’un pont, sont insoutenables ; on entend les protagonistes hurler "Allez-y encore ! (...) Relevez-le, on l’encule (...) Tues-le, tues-le !", tandis que pleuvent les coups de poing et de pied, en plein visage.

Les Ultramarins doivent leur salut à l’intervention d’un groupe de jeunes, venus raisonner les hommes déchainés.

Les victimes, dont une seule a porté plainte, affirment que ce lynchage collectif a un caractère raciste. Avant de tenter de prendre la fuite, ils ont entendu "C’est les Noirs, c’est les Noirs !".
Leurs agresseurs prétendent avoir agi ainsi suite à des cas de piqûres sauvages, lors de la fête de la commune ; sauf que la gendarmerie n’a trouvé ni seringue, ni trace de piqûres sur quiconque.
Les malaises, ce soir-là, seraient dus à des comas éthyliques. 

Le tribunal de Carcassonne devra faire la lumière sur les motifs de ce déferlement de violence, lors du procès des trois personnes poursuivies, prévu le vendredi 2 juin 2023. Le Parquet n’a pas retenu la thèse de l’acte raciste.

Les mis en cause sont le deuxième adjoint au maire du village, un rugbyman célèbre dans la région et un agent de sécurité privée.
Depuis les faits, les habitants de la commune de Verzeille semblent faire bloc et l’omerta est instaurée.