Lynchage raciste à Verzeille : le maire se désolidarise de son adjoint impliqué

C'est dans la commune de Verzielle, dans l'Aude, que deux Ultramarins ont été lynchés, le 24 juillet 2022.
Après 7 mois de silence, le maire de Verzeille, où ont été lynchés un Guadeloupéen et un Mahorais, en juillet dernier, se désolidarise de son adjoint mis-en-cause. Une prise de parole, après une totale omerta. Le fait est que, depuis, l’affaire a fait grand bruit, jusqu’à l’Assemblée nationale...

Cette prise de parole était attendue depuis sept mois. Christian Audier, maire de Verzeille, petite commune de 500 habitants située près de Carcassonne, dans le Sud de l’Hexagone, est (enfin) sorti de son silence, mardi 21 février 2023, à propos du lynchage dont ont été victime un Guadeloupéen et un Mahorais, le 24 juillet dernier, en marge d’une fête de village. L’édile se désolidarise publiquement de son deuxième adjoint, qui fait partie des trois hommes mis en examen pour "violence en réunion" et en attente de leur procès, prévu le 2 juin prochain.

Cette intervention survient après une longue période d’"omerta honteuse", de la part de toute la population locale, comme l’a dénoncé une députée, jusqu’au sein de l’Assemblée nationale, précisant que les agresseurs se vantaient "d’avoir tapé deux Négros".
Mais, comme la petite communauté, le Parquet estime ne pas disposer d'éléments suffisants pour caractériser le racisme des faits.

Si le maire a pris la parole, c’est après avoir reçu des menaces quotidiennes et alors que la commune a été taxée de raciste. Christian Audier cherche donc à dédouaner sa commune et d’en défendre la réputation. Il explique son silence assourdissant par le fait qu’il n’était pas impliqué dans cette affaire.

Pour rappel, les deux victimes ont été poursuivies par des dizaines de personnes, puis rouées de coups et aspergées de gaz lacrymogène, sous un prétexte fallacieux. L'agression a été filmée ; des images insoutenables.

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L’élu poursuivi fait toujours partie du conseil municipal. Sur ce point, le maire se dit impuissant ; il reste dans l’attente de la décision de justice. Mais là encore, par les termes qu’il emploie, Christian Audier apparait bien léger. "Il se tient en retrait. Il sait déjà qu’il a fait une bêtise en se bagarrant", a t-il déclaré au micro de France 3 Occitanie.

Pour éviter tout règlement de compte, la mairie annonce d’ores et déjà qu’il n’y aura pas de fête de village cette année.