Maisons de retraite : la Guadeloupe dans le top 10 des départements où les Ehpad sont les plus chers

2 004 euros, c'est le coût moyen d'une chambre individuelle en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes en France, selon l’étude annuelle de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie). L'Archipel est en 3ème position du classement après Paris.

3 196 euros, par mois pour une chambre simple en (Ehpad) en Guadeloupe. Un prix qui fait partie des plus chers de France dans les  établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.  

C’est deux fois plus cher que dans la Haute Saône. Pour une personne soumise au « tarif dépendance », soit le prix minimum pour tout résident en Ehpad, le tarif hébergement, comprend les services obligatoires (restauration, animation sociale, et soins notamment.). 

Dans 11 départements, le prix mensuel médian dépasse 2 500 euros, et même 3 000 euros dans les Yvelines, en Guadeloupe, à Paris et dans les Hauts-de-Seine.  Les tarifs les moins élevés se retrouvent dans le centre, le nord-ouest et le sud-ouest de la France. 

Cette estimation ne prend pas en compte le niveau de ressources des résidents, qui peuvent percevoir une aide sociale à l’hébergement. Les établissements les plus chers – et de loin – étant clairement les Ehpad privés commerciaux, autrement dit à but lucratif.

Cette étude qui porte sur les tarifs 2019 de près de 7 000 établissements, livre un autre constat : les établissements privés et plus onéreux accueillent plus facilement des résidents provenant d’un autre département, alors que ce type de « déménagement » est plus rare dans les établissements publics. 

Ces différences de tarifs s'expliquent par une corrélation entre le coût d'un hébergement en Ehpad et le marché immobilier. 

« Plus le prix de l'immobilier est élevé dans un département, plus le prix en établissement l'est également »

analyse de la CNSA. 

Et selon l'étude :

Les Ehpad publics sont présents dans tous les départements avec des tarifs hébergement fixés par les départements, précise L’étude. Ils connaissent des taux d’occupation très élevés et des durées de séjour les plus longues. 

Il faut d'ailleurs se souvenir que les résidents et leurs familles sont les principaux financeurs de ces maisons de retraite publiques, aux côtés de l'État et des conseils départementaux. De fait, le coût dépend du GIR* de la personne âgée, c'est-à-dire de son niveau d'autonomie. Ce budget est financé en partie par l'APA (l'Aide Personnalisée à l'Autonomie). Le reste à charge, appelé «ticket modérateur» est payé par le résident. Ce tarif équivaut au tarif dépendance GIR 5/6.

Louisia Pierre chef de pôle social à la direction des personnes âgées et des personnes handicapées, Conseil Départemental

Louisia Pierre chef de pôle social du Département

 

* Le GIR (groupe iso-ressources) correspond au niveau de perte d'autonomie d'une personne âgée. Il est calculé à partir de l'évaluation effectuée à l'aide de la grille AGGIR. Il existe six GIR : le GIR 1 est le niveau de perte d'autonomie le plus fort et le GIR 6 le plus faible.

En France on dénombre près de 8 000 EHPAD, ils représentent 70% des établissements pour personnes âgées.

Il existe trois statuts :

Les EHPAD publics représentent 44% du secteur,

Les EHPAD associatifs représentent 31% du secteur,

Les EHPAD privés à but commercial représentent 25% du secteur. 

Selon le niveau de dépendance, il existe différents types d’EHPAD :

Les EHPAD Alzheimer assurent le suivi et le traitement des seniors atteints de cette pathologie et troubles apparentés avec une architecture, des équipements, des services, activités et animations adaptés.

Les MAPAD (Maisons d’Accueil de Personnes Agées Dépendantes) accueillent les seniors en situation de forte dépendance. Les établissements possèdent des équipements et un personnel médical spécialisé. Ils ont une capacité d’accueil inférieur aux EHPAD (moins de 25 lits). 

Les USLD (Unités de Soins Longue Durée) sont réservées aux seniors atteints de maladie nécessitant une surveillance médicale et un traitement longue durée. Ces unités relèvent du secteur hospitalier.

Il existe 3 aides sociales destinés au financement de l’hébergement en EHPAD :

L’APL ou Aide Personnalisée au Logement. L’APL est versée aux seniors ou directement à la maison de retraite conventionnée. Le montant est calculé selon le niveau de ressources financières du bénéficiaire et le prix de l’hébergement. Cette aide est versée par la CAF (caisse d’allocations familiales).

L’ALS ou Allocation de Logement Sociale est une aide financière destinée aux personnes ne pouvant pas bénéficier de l’APL. Elle est versée par la CAF et distribuée mensuellement au locataire.

L’ASH ou Aide Sociale à l’Hébergement. Destinée aux seniors de plus de 65 ans ayant des ressources inférieures aux frais d’hébergement et vivant dans un établissement pour personnes âgées dépendantes, l’ASH prend en charge partiellement ou intégralement les frais d’hébergement. Elle est versée par les services du département et récupérable à la succession. Dans un EHPAD non habilité à l’aide sociale, le résident peut faire une demande s’il y réside depuis au moins 5 ans

Autres dispositifsd'aide au financement du séjour de la personne âgée :

L’APA ou l’allocation personnalisée d’autonomie. Aide sociale destinée aux seniors de plus de 60 ans en situation de dépendance (GIR 1 à 4) est versée par le conseil départemental.

L’ASPA ou Allocation de Solidarité aux Personnes Agées. Accordée aux retraités avec de faibles ressources financières, elle est versée par la Carsat.

L’obligation alimentaire. Les descendants ont l’obligation d’aider leurs ascendants. En cas de difficulté financière, ces derniers peuvent être mis à contribution pour financer en partie les frais d’hébergement en maison de retraite ou en accueil familial.