C'était en 1999 mais elle s'en souvient comme si c'était hier... Marie-Michelle Hildebert raconte avec émotion le jour où elle a prêté serment alors qu'elle vient juste d'être élue bâtonnier du barreau de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Elle succède ainsi à Josselin Troupé, 25 ans après ses débuts.
C'était en mars 99... Nous étions à l'époque 4 avocates dont deux autres sont toujours membres du bareau de la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy - Me Cinthia Minatchy et Me Sarah Aristide. Mon entrée au barreau a été un moment fort puisque c'était l'une des rares fois où il y avait autant d'avocates qui prêtaient serment le même jour. J'ai l'impression que c'était hier, pourtant 25 ans sont passés. Je ne les ai pas senti passer parce qu'il est vrai que nous sommes un barreau où il y a une entraide qui reste quand même forte. Il y a eu des événements majeurs. Il y a eu des des joies, des déceptions et dans l'ensemble c'est un barreau qui me convient parfaitement.
Me Marie-Michelle Hildebert, futur bâtonnier de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy
Après la présidence de l'Union des jeunes avocats de la Guadeloupe, c'est un nouveau défi qui s'offre à Marie-Michelle Hildebert. Experte en droit civil, elle s'est spécialisée dans plusieurs domaines d'intervention, le droit de la famille, tout d'abord - divorces, les problèmes de résidence des enfants, pension alimentaire, etc. - mais également le droit social qui concerne les conflits entre les employeurs et les salariés. Me Hildebert ne s'impose pas de limites. Un peu de droit administratif aussi et du droit pénal "quand il s'agit d'intervenir dans certains dossiers correctionnels" précise-t-elle.
Elle voit cette nouvelle présidence comme une opportunité de partager sa vision du barreau et de travailler au bénéfice de tous ses confrères.
Pour Marie-Michelle Hildebert, en termes de représentation, avoir une femme à la tête du barreau est important.
Je rappelle que nous sommes un barreau essentiellement féminin où nous sommes plus de 323 avocats. Et, la majeure partie des membres de ce barreau sont des femmes. Mais, il se trouve que la majeure partie des bâtonniers qui se sont succédé dans le temps sont des hommes. Aujourd'hui, je suis la 5e femme à être bâtonnier de la Guadeloupe - je préfère à bâtonnière - et j'espère que d'autres consœurs voudront aussi s'investir dans cette mission. Qu'elles prennent le relais dans quelque temps. Cela me paraît aussi important qu'il y ait une touche féminine qui ne renie rien à ce que les hommes puissent faire. Mais je pense que la vision de certaines femmes au barreau est utile. Je pense à Me Evelyne Démocrite, Me Tania Bangou ou Me Annick Ibéné-Julien-Esnard...
Me Marie-Michelle Hildebert
Aujourd'hui, le futur bâtonnier a à cœur de renforcer l'entraide qui existe au sein du barreau de Guadeloupe, "un petit barreau" où tout le monde se connaît, insiste-t-elle. Pour Me Hildebert, il est important que les avocats s'épaulent.
Cette entraide, c'est la solidarité que cela peut générer lorsque par exemple, on est à une audience et que pour une raison, on est empêché de pouvoir y être. Un confrère, sans discuter, pourrait se lever et nous substituer, c'est-à-dire venir devant le magistrat défendre les intérêts de notre dossier.
Me Hildebert
Marie-Michelle Hildebert ambitionne de placer la convivialité au centre de son mandat, en multipliant les occasions de rencontre. Elle envisage notamment d'encourager la participation à des événements sportifs, avec, par exemple, l'idée de reformer une équipe pour le relais interentreprises, comme cela se faisait il y a quelques années. Elle veut aussi soutenir les matchs de football qui rassemblent magistrats, avocats et agents du centre pénitentiaire. "Des moments où nous partageons un esprit de compétition, certes, mais aussi un esprit d'entraide et un esprit de fraternité".
À ses côtés pour ce mandat, Me Pascal Bon - qui a son cabinet sur la Basse-Terre - a été élu vice-bâtonnier. Pour Me Hildebert, ce duo s'est imposé naturellement, car ils forment ensemble "un bon équilibre".
Nous avons cette particularité d'avoir un barreau qui est à la fois sur Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Basse-Terre et Pointe-à-Pitre. Être à deux pour pouvoir conjuguer nos efforts pour être toujours réactifs, dynamiques. Je pense que c'était un bon choix et les confrères ne se sont pas trompés sur notre candidature parce que nous avons été très confortablement élus.
Me Hildebert
Maître Marie-Michelle Hildebert prendra officiellement ses fonctions le 1er janvier 2025.