Malgré la crise sanitaire et les mesures restrictives, l'attrait des Guadeloupéens pour le crabe ne se dément pas

Crabe

Les Guadeloupéens célébreront Pâques, malgré les mesures restrictives mises en place par la préfecture, pour endiguer la propagation de l'épidémie de Covid-19. Marius Filomin, dit Lafilo, krabyélè, est assailli de commandes, depuis plusieurs semaines. 

En cette période de Pâques, le met préféré des Guadeloupéens et Martiniquais reste bien sûr le crabe... Mais en pleine crise sanitaire, comment se porte le marché de ce crustacé ? Marius Filomin, appelé Lafilo est un personnage incontournable dans l'élevage et la vente de crabe... Pour lui, l'activité ne s'est jamais aussi bien portée.

Un champ de crabes de 5 hectares

Chaque matin, aux aurores, Lafilo se rend à son champ de crabes, à Perrin, aux Abymes. Auparavant, la canne s'étendait sur les 5 hectares de ce terrain. Après avoir servi dans l'armée, dans les années 80, le jeune Marius Filomin rentre "au pays" pour reprendre l'activité et cultiver de la canne. Mais explique-t-il, les temps sont durs et il a du mal à tirer profit de ses cultures. Il prend donc une décision radicale et se diversifie. A la place de la canne, il plantera des crabes... L'homme est conscient qu'il y a toujours eu des crustacés dans le coin. Il se lance donc...

L'idée peut faire sourire, mais depuis ses débuts, Lafilo n'a jamais regretté ce choix osé. Et il le dit fièrement. "J'en tire les bénéfices. 3 à 4 fois plus que si c'était de la canne".
C'est ainsi qu'à la période précédant les fêtes de Pâques, il se rend, aux aurores dans son champ, pour relever les 52 boîtes à crabes disposées. Il récupère les crabes pris au piège et contrôle les pièges qui ne "sont pas tombés", précise-t-il. Lors de cette première récolte, il ramène environ 40 crabes. Un exercice qu'il reproduira 3 fois dans la journée. 

3 500 crabes à la vente

En cette période, Lafilo est toujours submergé d'appels et de commandes. Ses crabes sont réputés. Pour le krabyélè, c'est la qualité de son produit qui plaît aux clients. Dans son champ, le crabe se nourrit de plantes médicinales. 
Et donc chaque année, à Pâques, il réalise son chiffre d'affaire de l'année. Marius Filomin a d'ailleurs remarqué que durant le confinement, l'an dernier, la demande avait été plus forte que les années précédentes. Et ces fêtes de Pâques pourraient battre le record. Il prévoit de vendre pas moins de 3 500 crabes. 

A (re) voir le reportage d'Eddy M. Golabkan et Christian Danquin :