Plus de 400 personnes ont décidé de venir manifester sur la place de l'Eglise, à Grand-Bourg de Marie-Galante en soutien à l’Association des parents et amis des enfants inadaptés (Apaei), seule association dédiée au handicap. Une association qui n'aurait plus d'agrément depuis déjà quelque mois.
Un non-renouvellement, qui, selon l'Apaei, met en péril les emplois et le service offert aux personnes en situation de handicap et aux personnes éloignées de l’emploi.
L'objectif de la manifestation : se positionner pour la défense du service offert par l’association, aux personnes handicapées de l’île et pour la défense des 298 emplois en danger.
C’est une menace pour les 215 personnes accompagnées et leur famille, et pour les 298 foyers qui vivent de leur activité à l’APAEI à Marie-Galante, et donc également pour l’économie de l’île.
Le collectif de soutien à l’APAEI
Les salariés ont de ce fait monté un collectif pour défendre leurs intérêts, leurs emplois et la mission qu'ils ont sur le territoire.
Nous accueillons, certes, des personnes en situation de handicap mais nous avons un poids économique non négligeable puisque les textes nous fait l'obligation d'avoir des supports économiques afin de nous occuper au mieux des personnes que nous accueillons.
Nadine Pelage, directrice générale
L’Apaei gère trois établissements médico-sociaux, une entreprise adaptée, un atelier chantier d’Insertion et soutient des activités commerciales, supports d’insertion professionnelle. Ces établissements occupent actuellement l’espace du territoire de Marie-Galante sur 23 sites différents comblant ainsi l’inexistence d’institutions d’accueil et de prise en charge de personnes en situation de handicap.
Des faits présumés d’escroquerie organisée, de détournements de fonds publics, travail dissimulé et blanchiment de fonds
L'Apaei de Marie-Galante est, par ailleurs, dans le collimateur de la justice. Le Parquet de Pointe-à-Pitre a ouvert, voilà près de deux mois, une enquête préliminaire sur le fonctionnement de l’Apaei. Une enquête qui porte sur des faits présumés d’escroquerie organisée, détournements de fonds publics, travail dissimulé et blanchiment de fonds.
L’enquête a été confiée au GIR de Guadeloupe, le groupe interministériel de recherches. Cette structure regroupe les moyens d’enquête de la police nationale, de la gendarmerie, de l’URSSAF, de la Douane, de l’inspection du travail mais également des services fiscaux. Pour l’heure, le Parquet se montre extrêmement discret sur le déroulé de l’enquête.
Néanmoins, il est de notoriété publique que des perquisitions ont eu lieu, notamment à Marie-Galante. Et de fait, les enquêteurs poursuivent l’exploitation des documents et des données recueillies. De nouveaux développements pourraient néanmoins intervenir très prochainement indique-t-on de source généralement bien informée.