Marie-Galante : l'appel à l'aide des marins-pêcheurs, alors que le port de Capesterre est ensablé

Ensablé, le port de pêche de Capesterre de Marie-Galante n'est pas navigable - février 2024.
Rien ne va plus pour les pêcheurs de Capesterre de Marie-Galante. Après les algues sargasses, voilà qu’ils sont les victimes d’une autre calamité : l’ensablement du port de la commune. Impossible d’y entrer ni d’en sortir avec les bateaux. À bout de souffle et de solutions, les professionnels appellent les autorités compétentes à intervenir.

Nouvelle déconvenue pour les pêcheurs de la commune de Capesterre de Marie-Galante : le port est ensablé et empêche tous départs et retours sur site, actuellement. Quand la mer se retire, elle laisse le sable derrière elle. Ainsi, depuis quelques jours, le port de pêche a des allures de marécage. On n’y voit qu’un fond d’eau, juste quelques centimètres de profondeur à marée basse. Les algues vertes, quant à elles, prolifèrent, emprisonnent les filets et endommagent les moteurs.

Ensablé, le port de pêche de Capesterre de Marie-Galante n'est pas navigable. Il n'y a qu'un fond d'eau et beaucoup d'algues vertes - février 2024.

Une goutte d’eau qui fait déborder le vase, pour ces professionnels déjà victimes des récurrentes vagues d’échouement des algues sargasses, depuis 13 ans.

Face à cette situation, les hommes de la mer se découragent, alors que la pêche est leur moyen de subsistance ; cela, depuis plusieurs générations pour certaines familles.

Dans ces circonstances, les marins sont contraints d’user de systèmes D.
Pour rentrer, ils doivent, par exemple, laisser leurs bateaux en dehors du port, puis les tracter à l’aide d’un véhicule terrestre, avec une corde. Pour sortir, quand la coque touche le fond, il faut sortir de l’embarcation et la pousser, à la force des bras. Des complications dont ils se seraient bien passés. 

Nous demandons au Conseil départemental de poursuivre le travail débuté, afin de prolonger l’enrochement et de venir nous voir, de venir désensabler pour nous, pour nous sortir de cette galère. Le maire de Capesterre, qui est conseiller départemental, dit que c’est sur la bonne voie... mais, pendant ce temps, nous, on est là et on souffre, on y laisse nos forces.

Antoine Vergé- Dépré, marin-pêcheur

Antoine Vergé-Depré, marin-pêcheur

De quoi faire renoncer les jeunes qui auraient voulu faire ce métier. Ceux qui n’y ont pas encore mis les pieds préfèrent se tourner vers une autre activité, voire partir. Beaucoup ne reviennent pas, nous confie Joël Coloneau, 30 ans. Lui, a fait le choix de vivre chez lui, à Marie-Galante, malgré toutes les difficultés.

Je suis enfant de pêcheurs. J’adore ça ! Mais il y a certaines choses qui font qu’on est las. Je vois les aînés tous les jours dans la galère ; ça ne donne pas envie. Moi, je suis déjà dedans, je persiste parce que j’aime ça. Mais les autres n’auront jamais envie de faire ce métier.

Joël Coloneau, marin-pêcheur

Joël Coloneau, marin-pêcheur

Enlisés, les pêcheurs comptent sur les autorités locales pour intervenir au plus vite. Sinon, "il n’y aura plus de pêcheurs à Capesterre de Marie-Galante", affirme Hubert Romain, marin-pêcheur retraité de la commune.