Filière canne à Marie-Galante : l’entrée de la Région Guadeloupe au capital de la SRMG tarde

Arrivée d'un chargement de cannes-à-sucre à la Sucrerie-Rhumerie de Marie-Galante (illustration).
Où en est la procédure devant aboutir à l’entrée de la Région Guadeloupe dans le capital de la Sucrerie Rhumerie de Marie-Galante (SRMG) ? Le principe de cette prise de participation avait été validé en avril 2022, par le conseil d’administration de l’usine. Mais comptablement et administrativement, des pièces restent à ajouter au puzzle, du côté de la collectivité.

Parce que la filière canne-sucre est importante pour l’économie de l’île du Sud, le projet d’entrée de la Région Guadeloupe dans le capital de la Sucrerie Rhumerie de Marie-Galante a été lancé en avril 2022 ; cette participation avait alors été actée par le conseil d’administration de la SRMG.

Cette démarche s’inscrit dans la nouvelle approche économique de la collectivité, pour accompagner le développement de ce secteur clé, sur l’île du Sud. Au lieu de continuer à verser des subventions annuelles à l’entreprise, la Région, qui pourrait s’engager à hauteur de 5 millions d’euros, souhaite obtenir une minorité de blocage dans l’actionnariat. L’Objectif est d’avoir un regard sur les choix stratégiques, autour de la modernisation de l’outil industriel, tout en préservant les intérêts des planteurs de canne-à-sucre.

La décision de la Région figure aussi dans la Convention canne 2023-2028.

Mais l’opération tarde à se finaliser. La défaillance du cabinet-conseil sollicité par la collectivité est en cause, selon le directeur de la croissance verte à la Région. Ce prestataire devait mener les analyses financières de rigueur, avant une telle opération engageant des fonds publics.

Simplement, il y a un travail préparatoire à faire. Il faut un prestataire, donc on avait passé un marché. Le prestataire retenu, finalement, a jeté l’éponge, a refusé de continuer son travail et continuer à investiguer. Donc, pour nous, il y a deux possibilités : soit en interne on essaie de trouver la solution, ou alors on refait un marché (...).

Benjamin Moustache, directeur de la croissance verte à la Région

Des difficultés confirmées par Marie-Luce Penchard. La vice-présidente de la Région Guadeloupe était l’invitée de Claude Danican, dans la rubrique radiophonique "La Grande Interview" d’hier (jeudi 8 février 2024) :

Aujourd’hui, il faut effectivement prendre toutes les assurances. Il ne s’agit pas de simplement mettre de l’argent dans une société, il faut s’assurer que la Région ait les moyens de pouvoir, à un moment donné, peser sur la politique qui sera menée. Parce que le président a toujours assuré qu’il fallait défendre la filière canne (...).

Marie-Luce Penchard, vice-présidente de la Région Guadeloupe

Marie-Luce Penchard évoque l'entrée de la Rgion dans le capital de la SRMG ©Claude Danican - Guadeloupe La 1ère, la radio

Ainsi, la volonté politique de la région Guadeloupe, de soutenir la filière canne de Marie-Galante, reste pleinement d’actualité et, au regard du vote unanime du CA de l'usine, cette perspective est favorablement accueillie, comme nous l'a confimé Stéphane Deniaud, directeur général de la SRMG.