L'Etat précise les conditions du transfert des cannes de Marie-Galante vers Gardel

Face aux refus de certains planteurs de Marie-Galante de voir leurs cannes  exportées vers Gardel et leur inquiétude quant à la fermeture définitive de l'usine, la Préfecture à tenu a préciser les conditions exactes dans lesquelles cette décision exceptionnelle s'appliquera

Ce transfert des cannes de Marie-Galante vers Gardel aura fait la une de l'actualité de ce week-end. D'abord en raison de la tenue des différentes réunions de décisions et ensuite, avec la protestation sur les routes de Marie Galante samedi,  organisée par plusieurs planteurs de l'île.

Malgré les assurances apportées par l'Etat et la Région et l'accord donné par la SICAMA, la méfiance persiste et en revient toujours à affirmer qu'un tel transfert instaurerait un précédent qui pourrait être suivi d'une décision définitive. 

Les précisions de la Préfecture

 

Probablement pour que chacun bénéficie de la même information en même temps, la Préfecture a donc publié un communiqué ce dimanche qui précise tous les points de l'accord sur ce transfert ponctuel. 
 

Première précision :  la SRMG reste au centre du dispositif et est l’interlocuteur privilégié des planteurs de l’île de Marie Galante. C'est donc elle qui achètera les cannes qui devront être acheminées par les planteurs jusqu’au site de l’usine de Grande Anse pour assurer la pesée et la mesure saccharimètrique.

Ces cannes seront ensuite transportées jusqu’au port de Folle Anse et chargées en vrac dans une barge qui assurera quotidiennement le transfert vers la Grande Terre. Les volumes transportés chaque jour seront de l’ordre de 1000 tonnes.

Les cannes seront ensuite déchargées sur le port de Pointe à Pitre et acheminées par camions jusqu’à l’usine de Gardel.

Gardel assurera la production de sucre et de mélasse pour le compte de la SRMG, dans le cadre d’une convention liant les deux entreprises.

La campagne de récolte de la canne sera prolongée de quinze jours pour absorber le volume supplémentaire.

Les planteurs de Marie Galante recevront les aides habituelles à la production (aide nationale à la garantie de prix et aide POSEI à la tonne de canne livrée), auxquelles viendra s’ajouter la prime bagasse.

Les surcoûts liés aux transports maritime et terrestre exceptionnels de la canne seront pris en charge par l’industriel avec un accompagnement financier de l’État et des Collectivités. La Région accompagnera dans ce cadre le transport maritime, et le Département une partie des coûts liés au transport terrestre.

Une expérimentation pour confirmer la faisabilité logistique de cette opération est programmée avant le 8 mai. Un transport de 1000 tonnes de cannes longues sera réalisé.

La commission mixte de bassin de Marie Galante qui regroupe les socio-professionnels du secteur de la canne se réunira dès demain mardi pour définir l’organisation permettant d’assurer cette expérimentation et préparer la nouvelle organisation de récolte pour cette campagne.

Si l’expérimentation s’avère concluante, l’objectif recherché par tous les partenaires est de mettre en place ce dispositif durant la semaine du 10 au 15 mai 2021.