Mars 1967 : Trois jours de révolte durant lesquels les Guadeloupéens ont dit "Non" au racisme et à l'injustice

En mars 1967, la presse locale relatait les faits survenus à Basse-Terre.
21, 22 et 23 mars 1967... Basse-Terre était en proie à une révolte populaire après qu'un commerçant originaire des pays de l’Est a lâché son chien sur un cordonnier. C’étaient les prémices de la révolte et du massacre de mai 67. L’UPLG appelle à ne pas oublier ce pan de l’histoire.

Les 20, 21, 22 mars 1967 resteront à jamais dans la mémoire collective guadeloupéenne.

Durant ces trois jours, la population de Basse-Terre et des gens venant de toute la Guadeloupe se sont levés pour dire NON au racisme, au mépris et à l’injustice coloniale.

Ces trois jours mémorables de révolte populaire ont été déclenchés par un acte raciste causé par un commerçant de Basse-Terre, originaire d’Europe de l’Est. Ce propriétaire d’un magasin de chaussures, un dénommé Sarnsky avait lâché son chien sur un handicapé, Raphaël Balzinc qui gagnait sa vie en clouant des chaussures devant ce magasin comme on pouvait en voir à l’époque partout en Guadeloupe.

Ce commerçant avait dit au chien, un Berger allemand : "Va embrasser le nègre !". Un geste qui a provoqué la colère des habitants et déclenché un soulèvement historique. 

S’ensuivront plusieurs jours d’émeutes.
La population converge vers la ville, pour dénoncer cet acte raciste. La colère de la foule s’exprime de multiples manières. Les deux voitures du commerçant ont été incendiées, puis jetées à l’eau.
Le commerçant est exfiltré, par les forces de l’ordre, pour éviter un lynchage, habillé en femme pour ne pas être reconnu.

Pour Gaston Samut, secrétaire à la communication de l’UPLG, l'Union populaire pour la libération de la Guadeloupe, c'était à la fois un "moment de colère" mais aussi de "dignité pour les Guadeloupéens".

Cet élan de dignité et de résistance qui résonne encore aujourd’hui dans la mémoire collective ne doit pas être oublié, à l'instar des autres dates importantes de l'Histoire guadeloupéenne, explique Gaston Samut. Pour le militant, il est important d'en parler pour honorer la mémoire de ceux qui se sont battus, à l'époque.