Le MACTe encore dans la panade. Après la suspension de sa directrice générale Laurella Rinçon, l’établissement est au coeur de procédures judiciaires dont certaines auraient à voir avec des détournements de fonds présumés. On fait le point aujourd'hui avec l'affaire des 423 000 euros.
423 653 euros et 41 centimes, pour être précis. C'est la somme qui a été reversée au MACTe le 24 mars dernier par le Conseil régional. L’information a été confirmée par la Direction des finances publiques et par la Région. Pour comprendre cet épisode qui a largement défrayé la chronique, il faut revenir au temps où le MACTe relevait de la Région, via la SEM Patrimoniale. Une période peu orthodoxe sur le plan financier. La manipulation des fonds n’obéissait à aucune règle de la comptabilité publique alors que les recettes générées par la billetterie, la boutique et les évènements avoisinaient 1,5 million d’euros par an.
Le 1er août 2019, au revoir la SEM Patrimoniale, bonjour l’EPCC ou établissement public de coopération culturelle. Le MACTe change de statut et doit plus que jamais se mettre en conformité avec les règles comptables. Cela passe notamment par la création d’une régie, l’installation d’un logiciel comptable et la nomination de nouveaux régisseurs. En attendant, le comptable public autorise à titre provisoire le versement du produit de la billetterie vers la Région et ce jusqu’au 31 décembre 2019. En réalité, le provisoire va durer jusqu’en mai 2020. Et voilà le début de l’histoire des 423 000 euros.
Pourquoi a-t-il fallu attendre près d’un an pour que cet argent soit reversé au MACTe ?
Les causes sont multiples. Il y a tout d’abord l’éviction le 30 novembre 2019 du directeur financier du MACTe. Un directeur nouvellement recruté et dont le travail était pourtant salué par tous. Qu’importe, Laurella Rinçon, la directrice générale, entendait désormais prendre à sa charge la partie financière et comptable. En réalité, au cours des six mois suivants, elle n’aurait rien fait ou si peu, si l’on se réfère aux nombreux documents que nous avons pu consulter. Car entretemps, il y eu la COVID-19, la nomination d’un nouveau comptable public et une inertie administrative doublée d’un climat social délétère au sein du MACTe.
Au final, a priori aucun détournement de fond comme certains l’ont annoncé mais juste un gros, très gros dysfonctionnement dont étaient parfaitement informés le Conseil régional et le président du conseil d’administration du MACTe.