Mgr David Macaire veut s'engager dans le soutien des victimes et le combat contre de tels "crimes dans l'Eglise et dans la Société"

Mgr David Macaire en conférence de presse Zoom avec la presse guadeloupéenne
Après les révélations faites par le rapport de la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l'Eglise, Mgr David Macaire, en charge des diocèses de Martinique et de Guadeloupe a réagi au cours d'une conférence de presse ce mardi après-midi.

Comme tous les membres de la conférence des évêques de France, Mgr David Macaire accuse le coup quant aux résultats de l'enquête de la commission. Une commission mise en place par l'Eglise de manière totalement indépendante afin d'évaluer l'ampleur de la situation depuis l'après-guerre et jusqu'à aujourd'hui. 
Le prélat ne s'épargne pas la citation des enquêtes qui vont encore plus loin que la CIASE pour estimer que ce ne sont pas moins de 11,5 millions de personnes qui auraient été victimes en France d'abus sexuels commis durant ces soixante dix dernières années. Des chiffres qu'il qualifie de "teribles". 
Pour autant, quand il évoque le nombre de victimes, David Macaire a du mal à contenir son émotion. 

©Guadeloupe


Dans un communiqué publié ce mardi, il dit : 

Au vu de l’ampleur du phénomène dans notre société, ces chiffres sont honteux. Car il s’agit de vies brisées par des crimes, et qui plus est au sein de la famille de Notre Seigneur Jésus-Christ, par des personnes dont le peuple de Dieu, notamment les plus fragiles, attendaient la sanctification, la protection et la consolation.

 

Aujourd’hui, le cri des victimes doit être le nôtre. Les souffrances de leurs familles doivent être les nôtres. Et malheureusement la honte des criminels, même s’ils ne représentent qu’une part infime de notre clergé, dont l’immense majorité sont d’authentiques serviteurs de Dieu, est aussi notre honte face au monde qui ne nous pardonnera pas cette fumée de Satan dans la Sainte Eglise de Dieu.

S'agissant du cas particulier des Antilles, la Commission n'a pas relevé de nombreux cas. Un fait qu'elle explique par la difficulté de s'avouer victimes dans des sociétés comme celle de la Martinique ou celle de la Guadeloupe.
Mgr David Macaire va plus loin dans les explications qu'il peut apporter à cet état de fait.
 

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Pour autant, les Guadeloupéens proches de l'Eglise Catholique, s'ils sont horrifiés par le nombres de victimes révélées, ils sont prudents voire même sceptiques quant à l'implication du clergé en Guadeloupe

©Guadeloupe

David Macaire n'a pas manqué de rappeler toute la statégie que les évêques de France ont adopté depuis quelques années pour faire face à ces situations. Désormais de tels faits seront systématiquement judiciarisés. Les victimes pour leur part seront accompagnées. Un conseil pour la lutte contre la pédophilie dans l'Eglise a été institué et c'est désormais un tribunal écclésiastique national qui aura à traiter ces dossiers. 
Pour les victimes, une cellule d'écoute nationale a été crée et un fonds d'aide aux victimes existe pour un crime qui ne peut pas être prescrit dans l'Eglise. 
Enfin, un lieu de mémoire (peut-être Lourdes) et une journée de prière nationale seront là pour qu'on n'oublie pas au sein de l'Eglise les victimes des tous ces abus sexuels permétrés par ceux qui auraient dû les empêcher.

Réagissant à la publication de ce rapport, le Pape Fraçois a fait part de "la douleur avec laquelle il a pris connaissance de son contenu",

«Ses pensées se tournent en premier lieu vers les victimes, avec un immense chagrin pour leurs blessures et gratitude pour leur courage de dénoncer.

Elles se tournent aussi vers l’Église de France, afin que, ayant pris conscience de cette effroyable réalité et unie à la souffrance du Seigneur pour ses enfants les plus vulnérables, elle puisse entreprendre la voie de la rédemption», affirme encore

Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.

Sur le plan national, le quotidien Catholique La Croix, dans son édition de cet après-midi a publié les témoignages de plusieurs catholiques, institutionnels ou non et d’anciennes victimes qui s'expriment sur le rapport mais aussi, sur les changements qu'ils voudraient voir s'instaurer au sein de l'institution.