Myocardites et vaccins à ARN messager : une étude éclaire les effets à long terme

Vaccin
Une étude publiée le 26 août dernier dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) examine les données du système national des sonnées de santé pour 2 vaccins : Moderna et Pfizer/BioNTech. Elle porte sur l’évolution à 18 mois des cas de myocardites que l’on pourrait attribuer à plusieurs facteurs : soit les vaccins, soit l’infection par le virus SARS-CoV-2, soit d’autres causes.

C’est un regard nouveau sur les conséquences cardiaque de la vaccination à ARN messager contre le covid-19. Une étude a été menée par le groupement d’intérêt scientifique en épidémiologie des produits de santé (EPI-PHARE) créé par l’ANSM et la Caisse nationale d’assurance maladie. 

Les chercheurs ont observé l’évolution de 4 635 cas d’inflammation du cœur chez les 12 à 49 ans, ayant mené à une hospitalisation en France, entre fin 2020 et mi-2022. Parmi eux, 558 surviennent après un vaccin à ARN messager. 298 après une infection par le SARS-CoV-2 et 3 779 sont dus à d’autres causes. 558 cas post-vaccin. C’est "peu fréquent" disent les chercheurs, vu le nombre élevé de doses administrées.

En majorité les cas post-vaccination surviennent après une 2e dose. Comparativement aux myocardites conventionnelles, il s’agit de patients plus jeunes, plus souvent des hommes en bonne santé avec moins d'antécédents de maladies cardio-métaboliques. Pour rappel, en France, le Moderna était déconseillé aux moins de 30 ans.

Les cas de myocardite imputables au virus sont eux, plus âgés, hospitalisés un peu plus longtemps, moins souvent des hommes et avec davantage de comorbidités.

Dans leurs conclusions les chercheurs indiquent qu’à 18 mois, les cas suivant une vaccination présentent moins de complications que les myocardites conventionnelles, contrairement aux cas imputables au virus. Ils précisent aussi que ces cas pouvaient toutefois nécessiter une prise en charge médicale plusieurs mois après la sortie d’hospitalisation.

Des éléments qui, selon les chercheurs "devraient être pris en compte" dans le cadre des recommandations en cours et futures concernant ce type de vaccins et lors des discussions médicales avec les patients.