L’association guadeloupéenne de médecine néonatale Mabo organisait, jeudi 17 novembre 2022, à l’occasion de la Journée mondiale de la prématurité, une action de sensibilisation du grand public. Des stands étaient installés au cœur du centre commercial de Providence, aux Abymes, pour évoquer le nécessaire accompagnement des bébés nés avant leur terme. C’est ainsi que de nombreux passants ont été informés sur les enjeux de la médecine néonatale.
15 millions d’enfants naissent prématurés dans le monde. En France, 55.000 naissances annuelles ont cette particularité. En Guadeloupe, on en dénombre davantage que dans l’Hexagone ; elles concernent 7% des nouveaux nés.
Mabo, un accompagnement tant pour les enfants que les parents
Créée il y a à peine un an, par des personnels soignants et administratifs du Pôle parents/enfants du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG), l’association Mabo entend bien jouer un rôle clef dans l’accompagnement des parents, dans cette épreuve souvent difficile qu’est la naissance prématurée d’un enfant.
Les enfants sont hospitalisés pendant un long laps de temps, ils peuvent rester chez nous pendant des mois. Et, donc, on s’est dit qu’il fallait qu’on améliore les conditions d’hospitalisation de ces enfants.
Claudie Tamby, trésorière de l’association Mabo
Parmi les nourrissons concernés, certains viennent de Saint-Martin et, faute de structures adéquates, les parents ne peuvent rester sur place longtemps, auprès d’eux et communiquent avec les équipes médicales, par téléphone.
Les orthophonistes font partie intégrante des soignants impliqués au chevet des prématurés.
Le rôle de l’orthophoniste va être d’accompagner le tout petit à atteindre l’autonomie alimentaire. Pour ce faire, on va principalement stimuler tout ce qui est autour du visage, de la bouche, par des massages, par de petits gestes comme le doigt dans la bouche... en fait, pour automatiser la succion et la déglutition ensuite.
Lea Geremy, orthophoniste
Des moyens en berne
A cause d’un manque de moyens humains et matériels, le service de néonatologie du CHUG tire la langue, alors que les cas de prématurité sont en. Augmentation, localement.
C’est un service qui comprend la réanimation néonatale ; nous avons 8 lits de réanimation avec 2 lits de soins continus pédiatriques. Après, nous avons aussi les soins intensifs de néonatologie et la néonatologie. Donc au total 20 lits. Aux niveaux médical et paramédical, c’est assez compliqué puisque il y a un sous-effectif. Nous avons beaucoup, beaucoup, beaucoup de problèmes de matériels, au niveau du CHU, avec les fournisseurs. On a souvent des ruptures de matériel, pourtant très important pour les enfants prématurés.
Camille Oger, pédiatre au sein du service néonatologie du CHU
C’est donc un combat quotidien, pour les équipes, de récupérer le nécessaire aux soins des petits patients.
Camille Ogier se réjouit des actions menées par Mabo.
L’association lance un appel aux dons, pour compléter le dispositif existant.
On a besoin de dons, pour acheter des équipements, dont des bandeaux de portage pour que les parents fassent du peau-à-peau. C’est très important, pour les enfants, d’être en peau-à-peau avec leurs parents, de sentir la chaleur de leurs parents. Ils respirent mieux, ils sont plus calmes, ils sont apaisés.
Maeva Majeur, infirmière, membre de Mabo
Au regard de la prévalence élevée des pathologies de grossesse, augmentant le risque de naissance prématurée, l’association Mabo apparait comme une réelle bouffée d’oxygène, pour des parents qui ont besoin d’être rassurés, dans ce moment difficile au cours duquel leur progéniture est hospitalisée 24 heures sur 24.
Les membres de Mabo répondent au 06.15.98.00.55 ou sur Instagram : @association.mabo.