De nouvelles mesures pour lutter contre l'inégalité salariale entre femmes et hommes

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, ont présenté un index de l'égalité pour lutter contre les inégalités salariales entre femmes et hommes. Chez nous, les inégalités sont parmi les plus faibles des régions françaises.
Cet index repose sur cinq critères. La méthode a été testée dans 35 entreprises de plus de 50 salariés et deux des cinq critères ont été expérimentés dans 40.000 entreprises, a fait savoir le ministère du Travail. 
 

Cinq critères qui rapportent des points                

Premier d'entre eux, la suppression des écarts de salaires entre les hommes et les femmes à poste et âge comparables : l'entreprise "doit atteindre 0% d'écart" pour marquer 40 points.                 
L'entreprise obtiendra 20 autres points si elle offre "la même chance d'avoir une augmentation pour les femmes que pour les hommes. L'objectif est d'inciter les managers à récompenser celles et ceux qui le méritent et non pas uniquement ceux qui le demandent, souvent des hommes", soulignent les ministres.                  
De même, l'employeur doit offrir "la même chance d'obtenir une promotion", "pour contrer le phénomène du plafond de verre", ce qui rapportera 15 points.              
Il faudra en outre que toutes les salariées bénéficient de revalorisations salariales à leur retour de congé maternité si des augmentations ont été accordées en leur absence, un critère qui rapporte également 15 points.                  
Enfin, dernier critère, au moins quatre femmes sur dix doivent être dans les plus hautes rémunérations, un critère qui vaut 10 points.
 

Un bilan publié chaque année           

L'entreprise doit publier tous les ans son index sur son site internet, à compter du 1er mars 2019, et devra "mettre en place des mesures correctives" si son score est en-deçà de 75 points.
                  
Si au bout de trois ans (1er mars 2022), la situation n'est pas satisfaisante, l'entreprise risquera une sanction jusqu'à 1% de la masse salariale. 
 

Un index avec 4 critères pour les petites entreprises   

Alors que le patronat demandait de la souplesse pour les plus petites entreprises, le gouvernement a décidé de leur appliquer un index avec quatre critères (fusionnant les deux critères sur les chances d'augmentation et de promotion) et de leur accorder plus de temps: elles auront jusqu'au 1er mars 2023 pour se mettre en règle.  
                  
Un réseau de "délégués de l'égalité" pourront accompagner les entreprises pour la mise en place de ces mesures.            
 

La Guadeloupe fait mieux mais a encore des efforts à faire

Les femmes sont payées en moyenne, tous postes confondus, 25% de moins que les hommes. A poste et âge égaux, l'écart est de 9% alors que le principe "à travail égal, salaire égal" est gravé dans la loi depuis 45 ans. Au moment de la retraite, l'écart est de 37%.
En 2015, en Guadeloupe, les femmes salariées du secteur privé et semi-privé gagnaient en moyenne 11 % de moins que les hommes salariés. Cet écart est le 2ème plus faible des régions françaises.
Cependant, les Guadeloupéennes sont en moyenne mieux payées que les femmes résidant en France de province (y compris les DOM).