Le député de la première circonscription de la Guadeloupe, Olivier Serva, saisi la balle au bond : alors que la Haute autorité de santé (HAS) a ouvert la voie, ce lundi 20 février 2023, à un assouplissement de l’obligation vaccinale anti-Covid imposée aux personnels des établissements de santé et du médico-social, conformément à la loi du 5 août 2021, le Parlementaire "appelle le gouvernement à cesser l’entêtement en réintégrant les personnels suspendus". Il dénonce, dans le même temps, un avis encore trop "balbutiant" de la HAS.
Un avis définitif en mars
L’annonce de la HAS laisse en effet présager d’une issue favorable, pour les soignants ayant refusé l’injection qui leur est imposée, encore à ce jour, pour pourvoir exercer leur métier. Mais elle a toutefois réservé son avis définitif pour fin mars. Compte tenu de "l'importance sociétale" du sujet, l'institution va mener, durant un mois, une consultation publique, avant de rendre un avis final le mois prochain.
Le gouvernement, qui suit en principe l’avis de la HAS, ainsi que de nombreux professionnels de santé sont opposés à la réintégration des "non-vaccinés" ; ce, pour des raisons médicales et déontologiques.
Olivier Serva, pour sa part, se réjouit que la HAS "commence enfin à ouvrir les yeux en se mettant en cohérence avec la réalité mondiale et européenne", alors que "partout dans le monde, excepté en France et en Hongrie, l’obligation vaccinale est levée et les soignants sont réintégrés".
Des dizaines de professionnels n’ont perçu aucun salaire depuis plusieurs mois, puisque écartés de leur poste de travail. Le député parle de "familles entières dans des situations de détresse innommables depuis plus d’un an". De guerre lasse, quelques-uns ont consenti à se faire vacciner. D’autres ont saisi des perches qui leur étaient tendues par les autorités, en choisissant de changer de voie professionnelle et/ou de percevoir des indemnités prévues.
Des procédures de rupture conventionnelle en cours
Les "non-vaccinés" auront-ils tous le temps de bénéficier de la fin d’une mesure (d’une loi) qu’ils jugent injuste ? Pas sûr.
Olivier Serva, dans son communiqué, dénonce aussi le fait que le gouvernement ait ouvert, ce lundi 20 février, une procédure de rupture conventionnelle pour le personnel suspendu ; procédure courant jusqu’au 30 juin prochain. "La France continue de se distinguer négativement, dans le traitement de ceux qu’on applaudissait tous les soirs en 2020", s’insurge le député, qui appelle solennellement le gouvernement "à cesser les crispations et cette position d’orgueil qui n’a vraiment plus aucun sens".