Octobre Rose 2022 : Parler du dépistage pour sauver des vies

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Déjà 28 ans que le mois d'octobre est consacré à la sensibilisation sur le cancer du sein. Pourtant, les chiffres sont là pour le dire, il y a encore des diagnostics tardifs et des prises en charge difficiles. Autant de facteurs qui incitent les organisateurs à insister pour que tous se mobilisent pour que le dépistage systématique se généralise.

L'an dernier, à l'occasion d'Octobre Rose, le constat qui était fait était déjà très préoccupant. Il soulignait que seule la moitié (50,6%) des femmes concernée ont participé au dépistage organisé du cancer du sein alors même qu'1 femme sur 8 risque d’être touchée.

En Guadeloupe, d'autres chiffres publiés par l'ORSAG, l'Observatoire Régional de la Santé en Guadeloupe, viennent eux aussi tirer la sonnette d'alarme.
Ainsi, on y apprend que, en 2020 , ce ne sont pas moins de 2 484 femmes qui étaient en affections de longue durée (ALD)  pour un cancer du sein, en Guadeloupe. Un chiffre en augmentation quasi-constante de 2012 à 2018 et qui semble désormais se stabiliser. Preuve aussi des effets des campagnes de dépistage qui doivent être encore plus développées pour qu'aucune femme ne passe à travers les mailles du filet.

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On sait d'ailleurs que cette maladie touche des femmes de plus en plus jeunes, alors qu'une mammographie gratuite est proposée aux 50-74 ans, même si elles ne présentent pas de symptômes. En 2020, les femmes de 50 ans et plus représentaient 86% des femmes en ALD pour un cancer du sein. Les classes d’âges les plus représentées étaient les 60-64 ans (15%) et les 65-69 ans (14%).

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Il est donc important que les personnes en-deçà de cette tranche d'âge pratiquent l'autopalpation et/ou aient recours au dépistage, régulièrement, à la recherche d'une éventuelle grosseur sous-cutanée, qui pourrait se révéler cancéreuse.
Par ailleurs, tout au long de la vie, notamment dès 25 ans, un suivi gynécologique avec une palpation par un professionnel de santé est recommandé une fois par an.

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On ne le dira jamais assez : Détecté tôt, le cancer du sein est guéri dans 90% des cas !

C'est pour cela que les organisateurs d'Octobre Rose espèrent que cette année sera celle de la libération de la parole pour que plus personne n'hésite à parler de la nécessité du dépistage constant. 
#HautLesSeins

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Les causes du cancer du sein

Pour le Dr Philippe Kadhel, il existe effectivement des facteurs héréditaires, et d'autres liés à une exposition trop longue aux œstrogènes, qui sont difficiles à maîtriser. Mais il faut y voir aussi la conséquence d'une occidentalisation des modes de vie en Guadeloupe : 

Parmi les éléments qui augmentent le risque de cancer du sein, on trouve notamment l'alimentation grasse, le manque d'activité physique, la première grossesse tardive et l'allaitement insuffisant. Des facteurs qu'on retrouve essentiellement dans les pays occidentaux (Europe et Amérique du Nord) où l'occurrence du cancer du sein est beaucoup plus importante qu'ailleurs. Et ces facteurs ont gagné notre archipel.

Dr. Philippe Kadhel

Il n'y voit pas une fatalité pour autant. selon lui, il est à la portée de chacune, ou presque, de pratiquer une activité physique régulière, de perdre du poids (si c'est nécessaire...) , d'équilibrer son alimentation, d'éviter les mammographies trop fréquentes et d'allaiter son enfant au moins six mois.
Ce type de pratiques ne constitue pas une garantie - le risque zéro n'existe pas - mais il permet de diminuer très sensiblement les facteurs de risque.

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