On a fait moins de bébés, en Guadeloupe, entre janvier et juillet 2021, par rapport à l'an dernier

Pieds de bébé
Le premier confinement aurait-il changé les plans des couples ? Neuf mois après, le nombre de naissances était en baisse, comparé à l'année précédente. Une tendance qui s'est prolongée jusqu'à juillet 2021, chez nous, contrairement à celle observée ailleurs en France. L'INSEE a fait le point.

A l'échelle de la France, une baisse significative du nombre de naissance a été observée en décembre 2020, soit neuf mois après le début de la pandémie de Covid-19 et, surtout, après le confinement. Il y a eu 7% de nouveaux nés en moins, qu'en décembre 2019.
Cette tendance s'est amplifiée, le mois suivant : le différentiel, entre janvier 2020 et janvier 2021, était de 13%.
Puis, la courbe s'est inversée, entre février (-5%) et avril (+4%), pour décliner à nouveau. Ce n'est qu'en juillet, qu'un retour au niveau antérieurement enregistré a été observé. Durant le septième mois de l'année, 2120 bébés sont nés, en moyenne, par jour, en 2020 comme en 2021.

Pour ce qui concerne la Guadeloupe, la situation est bien plus tranchée : le nombre de naissances est en forte baisse, sur les sept premiers mois de l'année 2021 (par rapport à 2020).
2263 bébés ont vu le jour, dans l'archipel, contre 2640 l'an dernier, sur la même période, soit :

  • -20,6% en janvier ;
  • -14,3% en février ;
  • -10,4% en mars ;
  • -14,8% en avril ;
  • -20,5% en mai ;
  • -5,4% en juin ;
  • -8,3% en juillet.

C'est d'ailleurs chez nous que cette diminution est la plus significative, comme on peut le voir, à titre d'exemple, sur cette carte qui ne concerne que juillet, dernier mois objet de cette étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).

L'apparition de la Covid-19, chez nous, a-t-elle influé sur le désir de procréation des couples ? Les données ci-dessus sont difficiles à expliquer.

Une chose est sûre, il n'y a pas de quoi s'alarmer, nous explique Jean-Luc Popote, chef de la division action régionale au sein de l'INSEE Guadeloupe, les évolutions doivent être interprétées avec précaution, le nombre de naissances pouvant davantage fluctuer, d’une année sur l’autre, particulièrement dans les Départements les moins peuplés.

Par ailleurs, la grève au sein des collectivités, qui a sévit en ce début d'année, a pu retarder les déclarations de naissances. Les données sont donc à prendre avec recul, pour une analyse plus approfondie ultérieure.

Un petit élément conjoncturel peut facilement impacter les naissances.

Jean-Luc Popote, chef de la division action régionale au sein de l'INSEE Guadeloupe

©Mélanie Roland et Rodrigue Lami - Guadeloupe La 1ère

Cette baisse de la natalité entraîne inexorablement le vieillissement de la population, déjà annoncé comme prépondérant en Guadeloupe, par rapport au national, pour les décennies à venir.
Une problématique déjà maintes fois soulevée, sur laquelle doivent se pencher les élus et autorités locales, puisque les politiques doivent être adaptées en conséquence, notamment en matière d'accompagnement des personnes âgées, qui seront largement majoritaires, sur le territoire.