C’étaient les 1er et 2 juillet 2024 : l’ouragan Beryl, un phénomène de catégorie 5, déjouait toutes les statistiques de précocité des saisons cycloniques antérieures. Il a fait 7 morts et détruits d’innombrables constructions, en particulier dans les îles du Sud de la Caraïbe, laissant derrière lui le chaos. Carriacou, territoire de l’archipel des Grenadines, a été rasé par des vents soufflant à de plus de 270 km/h.
Depuis, la Croix Rouge française s’est fortement mobilisée pour venir en aide aux sinistrés. Pour rappel, elle intervient dans les Caraïbes grâce à la Plateforme d'Intervention Régionale d'Amériques-Caraïbes (PIRAC).
Plus de 3 mois après le passage de Beryl, une équipe de l’association humanitaire est retournée à Carriacou, pour s’enquérir de l’avancée des travaux de reconstruction.
Des dégâts encore d’actualité
Il s’avère que la tache reste immense. Les dégâts sont toujours largement visibles. La plupart des habitations et commerces sont toujours à terre. Les locaux survivent grâce à de petites activités, tout en essayant de se reconstruire un toit.
Les intervenants de la PIRAC, dans le cadre de cette mission d’évaluation, sont allés à la rencontre de la population. Ils ont échangé avec plusieurs habitants, qui ont énuméré leurs problématiques :
Le constat est très impressionnant et, là, c’est vrai que les îles de Carriacou et grenade ont été très impactées. Trois mois et demi après, les travaux de reconstruction sont encore énormes. Ils ont encore beaucoup de problèmes d’électricité, d’eau. Les populations sont dévastées par cet impact.
Joël Cachera, coordinateur des urgences a la PIRAC
Les sinistrés ont aussi trouvé une oreille attentive, auprès des membres de la Croix Rouge. Ils ont besoin de parler, d’évoquer ce qu’ils ont vécu la nuit où Béryl a ravagé leurs vies et du traumatisme qui en découle.
Après l’ouragan, il a été très difficile de rentrer en contact avec certaines personnes, surtout celles installées dans les mornes, très difficiles d’accès. Leur faire parvenir ce dont ils avaient besoin était un défi pour nous.
Kerry, sinistrée de Béryl, résidante de Carriacou
De nombreuses écoles restent fermées, à ce jour.
Un difficile retour à la normale
Rendre à Carriacou son visage d’avant Béryl prendra du temps... et coûtera de l’argent.
La Croix Rouge cherche actuellement des financements, permettant de répondre aux besoins constatés lors de la mission d’évaluation.
On écrit des projets de postes d’urgence. Le but est de trouver de nouveaux financements (...) On est déjà en train de reconstruire les stocks impactés sur place. Car il faut savoir que la Croix Rouge Grenade a différents stocks. Or, tous les entrepôts ont été très impactés, par le cyclone.
Joël Cachera, coordinateur des urgences a la PIRAC
Louise Joseph, bénévole depuis une dizaine d’années à la Croix Rouge de Grenade, donne son sentiment.
Honnêtement, j’aurais aimé qu’il y ait plus d’aide pour la reconstruction des maisons. Mais, moi, j’ai besoin d’un coup de main pour refaire mon toit. Et c’est le cas de nombreuses autres personnes, qui n’ont aucun endroit où aller. Cela m’attriste beaucoup. J’espère vraiment qu’il y aura, par la suite, davantage d’accompagnement, pour permettre à la population de se reconstruire. Quand vous avez une maison confortable, vous pouvez aller de l’avant.
Louise Joseph, bénévole à la Croix Rouge Grenade
Gageons alors que la solidarité, qui est une tradition dans la Caraïbe, face encore des miracles, dans les îles visitées par Béryl.