C’est une affaire qui suscite émoi et polémique en Côte-sous-le-Vent et sur les réseaux sociaux… Les inspecteurs de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont saisi, le 16 juillet, deux ruches d’abeilles mélipones, au sein du Parc de la Source, à Bouillante. Ils ont agi dans le cadre d’une enquête judiciaire, ouverte par le parquet de Basse-Terre, pour des infractions au Code de l’environnement.
Car la mélipone est aujourd’hui une espèce protégée depuis un arrêté ministériel de janvier 2020. Cette petite abeille rousse, sans dard, est très prisée notamment pour son miel, appelé « ti poban ». C’est une abeille sauvage, mais qui vit en colonie dans la forêt basse-terrienne.
Elle est ainsi présente dans la nature du Parc de la Source, un domaine agro-forestier de 10 hectares, sur les hauteurs de Pigeon (avec depuis deux ans, une partie touristique). Les agents de l’OFB y ont trouvé deux ruches en bois, installées sur des parpaings, avec, à côté, le morceau de tronc vide, d’où avait été extrait l’essaim de mélipones.
Pierre-Louis Levalois, le gérant du Parc de la Source s'en explique.
Pierre-Louis Levalois, qui pensait apparemment bien faire, voulait donc domestiquer cette abeille et la multiplier. Mais tout cela est interdit, depuis un arrêté ministériel de janvier 2020, qui fait de la Mélipone de Guadeloupe une espèce protégée.
Il est donc interdit de détruire, déplacer ou détenir cette petite abeille sauvage ; ou d’en faire commerce. De même pour son miel. Les deux ruches saisies avaient été constituées à partir d’une colonie présente sur cette exploitation agro-forestière, dans un tronc d’arbre tombé lors de l’ouragan Maria. Les agents de l’OFB ont d’abord auditionné le propriétaire.
L’enquête est donc toujours en cours. Le procureur peut soit classer l’affaire, soit aller jusqu’au jugement. Les atteintes aux espèces protégées constituent un délit, passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende. Le gérant du Parc de la Source, lui, vit très mal la saisie de ses deux ruches de mélipones.
Pierre-Louis Levalois affirme qu'il n'avait pas connaissance de l'arrêté de 2020. Il met en avant l'aspect expérimental de son projet.
Des dérogations aux interdictions contenus dans l'arrêté peuvent être accordées dans certaines conditions. Une demande à adresser à la DEAL.