Parcoursup : Gérer en attendant des jours meilleurs

Les critiques contre Parcoursup ont fragilisé l'image du dispositif dés son lancement. Le gouvernement mise aujourd'hui sur la bienveillance de certaines universités d'un côté et le désistement de certains étudiants de l'autre, pour boucler l'exercice et espérer faire mieux l'an prochain

 
Malgré tous les efforts déployés pour expliquer et justifier le dispositif, il faut bien se rendre à l'évidence : Fin juillet, de nombreux bacheliers étaient sans affectations ou s'étaient vus proposées des filières qu'ils ne souhaitaient pas. Une preuve s'il en fallait que l'héritier d'APB, Parcoursup, qui devait faire mieux, a connu des ratés.
Pour sauver son application, le ministère de l'enseignement supérieur n'a pas hésité à demander à certaines universités, particulièrement à Paris, à accepter plus d’étudiants que leurs effectifs maximums dans les filières très demandées. De fait, les universités parisiennes, comme Panthéon-Assas, Marne-la-Vallée ou Paris-Descartes, pourraient recevoir 10 % d’étudiants de plus que leurs effectifs maximums. 10%, un chiffre qui résulte d'un calcul fait sur les étudiants déjà à l'université mais qui finissent par abandonner leur filière pour en choisir une autre.

Les désistements d'étudiants, un ultime souffle pour Parcoursup


L'autre atout du gouvernement pour sauver Parcoursup, repose sur le désistement ou l’abandon d’un certain nombre de candidats. Certains, en effet, ont échoué au bac et doivent renoncer pour l'instant, aux études supérieures. D'autres ont préféré s’inscrire dans des formations privées, d’autres enfin sont partis à l’étranger. Enfin, certains ont purement et simplement abandonné. On estime à 145 000 le nombre de candidats qui auraient quitté définitivement Parcoursup

Autant de désistements qui désengorgent de fait le système et diminuent le nombre de cas à régler dés cette année. Cependant, tout n'est pas perdu pour ceux qui sont encore en attente : jusqu’au 21 septembre inclus, la phase complémentaire permet aux candidats qui le souhaitent de formuler dix nouveaux vœux dans des formations qui ont des places disponibles. Pour accompagner une éventuelle mobilité géographique, le ministère a promis des places dans les cités universitaires ou internats de lycée, des aides sociales aux étudiants affectés en dernière minute.

D'ores et déjà, au ministère, on tire des conclusions sur l'expérience de cette année pour consolider la plate-forme et la rendre plus efficace dés l'année prochaine. Il faut dire que le nombre d'étudiants est appelé à augmenter durant les 7 prochaines années. Le système pour permettre leur accès aux études supérieures se devra d'être totalement aguerri pour éviter les scories d'APB et les ratés de ce lancement de Parcoursup. 
Le ministère compte aussi sur le retour des universités sur cette première année de gestion de Parcoursup pour parfaire le dispositif. 
En attendant, il faudra terminer la prochaine rentrée universitaire pour mesurer totalement les forces et les faiblesses de la plate-forme. Après, il sera toujours temps de corriger pour l'avenir. De corriger ou... de changer de système.  

 En date du 25 juillet le ministère avait recensé : 

►594 000 candidats qui ont accepté une proposition. Parmi eux, près de 467 000 ont émis un « oui » définitif, tandis que 127 000 ont posé une option sur une formation, tout en ayant un ou plusieurs autres vœux en attente.
► 18 000 candidats (au nombre desquels on compte 10 000 nouveaux bacheliers) n’ont encore reçu aucune proposition et restent actifs sur la plate-forme. Certains d’entre eux sont accompagnés, à leur demande, par les commissions rectorales.
►De nombreux candidats sont considérés comme « inactifs ». Ils n’ont effectué depuis longtemps aucune démarche sur la plate-forme. Les équipes de Parcoursup n'ont aucune nouvelle d'eux et supposent que certains ont pu trouver une formation hors Parcoursup (apprentissage, études à l’étranger, etc.) ou souhaitent s’engager sur le marché de l’emploi. Ils doivent, dés lors se désinscrire de Parcoursup.