Un collectif de restaurateurs guadeloupéens a entamé, il y a quelques jours, une vaste concertation, autour de l'application du pass sanitaire, dans leurs établissements. Ses membres ont rencontré, tour à tour, les instances préfectorales, régionales et les acteurs de la Chambre de commerce et d'industrie des îles de Guadeloupe (CCI IG).
Ils défendent l'idée que la mesure ne peut être viable, pour la profession, dans notre archipel qui compte moins de 35% d'habitants présentant un schéma vaccinal complet contre la Covid-19 (2 injections).
Pour rappel, depuis le vendredi 22 octobre 2021, après une période transitoire, ces professionnels sont tenus de n'accepter, dans leurs restaurants, que les clients ayant un pass sanitaire, soit des personnes vaccinées ou présentant un test négatif.
Des restaurateurs à bout de souffle
L'objectif du collectif de restaurateurs n'est pas de demander l'aumône, ni d'aide, atteste l'un de ses portes-paroles, David Drumeaux.
Ces entrepreneurs ne demandent qu'à travailler, dans de bonnes conditions.
Or, l'application du pass sanitaire les prive d'une très large partie de leur clientèle.
Aujourd'hui, il faut "sauver la vie des petits restaurateurs Guadeloupéens", explique David Drumeaux, avec gravité.
Des discussions "en bonne voie"
Selon David Drumeaux, la préfecture a, dès le départ, entendu le "cri d'alerte" du collectif et s'est montrée "sensible aux arguments économiques" avancés.
Le Collectif des restaurateurs a à nouveau été reçu au Palais d'Orléans de Basse-Terre, jeudi 4 novembre 2021. Une rencontre avec les services de l’Etat au cours de laquelle le collectif a fait des propositions, concernant ce fameux pass sanitaire.
Nous avons proposé, aux services de la préfecture de faire un mixte, c'est-à-dire de permettre aux restaurants qui le peuvent, sur la base du volontariat, d'appliquer le pass sanitaire. Cela nous permettra, dans un premier temps, d'avoir un retour d'expérience. Et puis, [nous avons proposé] de permettre aux autres, et je pense que c'est la grande majorité qui ne peut pas, pour des raisons économiques, de revenir à un protocole sanitaire strict, afin de leur permettre de fonctionner et de réussir à survivre.
David Drumeaux
Les discussions, avec le secrétaire général de la préfecture, ont plutôt rassuré le collectif.
Les services de la préfecture nous ont assuré que, le week-end prochain encore, les contrôles de police seraient vraiment des contrôles pédagogiques, afin d'expliquer un peu les choses, mais qu'il n'y aurait pas de répression. Pour nous, c'est une bonne chose ; le temps de la négociation. Le secrétaire général de la préfecture nous a promis une réponse pour mercredi prochain ; nous allons être fixés sur la position définitive de la préfecture, concernant nos propositions
David Drumeaux, porte-parole du collectif des restaurateurs
Une réponse dont dépend la survie des restaurants de Guadeloupe, affirme le collectif.