À 93 ans, Gérard Gauthierot est une figure bien connue à Pointe-à-Pitre. Depuis 74 ans, son salon de coiffure situé rue Vatable est une véritable institution. Originaire de Saint-Claude, c’est pourtant en Grande-Terre qu’il s’est forgé une carrière riche.
Un métier passion
Gérard a quitté son école à l’âge de 14 ans. "À cette époque, quand on n’allait pas à l’école, il fallait travailler", se souvient-il.
Après une tentative sans suite dans la maçonnerie, qu’il jugeait "trop dure", il trouve sa voie en devenant apprenti coiffeur chez Monsieur Benoît. "J’ai appris la coiffure et aussi la musique. Et c’était un plaisir pour moi. Je m’amusais. Mes clients sont devenus mes amis", raconte-t-il avec émotion.
Un salon qui lui a donné
Dans les années 70 et 80, son salon était fréquenté par certaines des plus grandes personnalités de la Guadeloupe. Aujourd’hui, Gérard mesure avec gratitude le chemin parcouru : "Mes cinq enfants, trois garçons et deux filles, ont pu aller à l’école. Tout ce que j’ai eu dans la vie, c’est grâce à mon salon."
Mais Gérard Gauthierot n’est pas uniquement coiffeur. Passionné de musique, il apprend le saxophone auprès de Monsieur Deshauteurs et devient saxophoniste.
Il s’essaie également à la boxe, un sport dont il est tombé amoureux. Une photo de la légende Mohammed Ali trône encore dans son salon en souvenir de cette époque où il organisait des rencontres de boxe pour Roger Zami. "Nous sommes forts, surtout en boxe", affirme-t-il avec conviction. Selon lui, la Guadeloupe pourrait produire les meilleurs boxeurs du monde, à condition de suivre une règle essentielle : "Il nous faut nous mettre au travail."
Gérard, musicien mais aussi amateur de danse
Autre passion de Gérard, la danse. Il adorait enflammer les pistes de la salle Rialto ou de la Renaissance, où il organisait des après-midi dansants. "J’aimais danser. J’étais toujours présent aux concours de miss", se remémore-t-il avec un sourire espiègle. "J’en ai vu des belles filles !"
Une vie bien remplie
À 93 ans, Gérard Gauthierot contemple avec beaucoup de reconnaissance son salon et son parcours. Quand on lui demande ce qu’il lui reste à accomplir, il répond avec philosophie : "Voir Dieu ! J’aurais bien aimé le rencontrer", avant d’ajouter malicieusement, "mais pas tout de suite."