Pension canine : une colonie de vacances pour lutter contre les abandons

Alpha en pension éducative aux Abymes
En 2022, le refuge du Papillon de la SPA a pris en charge 234 animaux, soit 2 fois plus qu’en 2021. Les grandes vacances sont malheureusement une période propice aux abandons. Pourtant il existe des solutions de gardes, gratuites, ou payantes.

Au bout de la laisse, un malinois, très énergique et très agité. "Au début, il n'arrivait pas à marcher, maintenant il saute partout, sur moi, je l'ai appelé Brutale", sourit Rodrigue Latchman. L'éducateur canin a trouvé le chien, il y a trois semaines, sur la plage de Viard à Petit-Bourg, "il pesait 10 kilos, n'était ni tatoué, ni pucé, j'ai décidé de le garder". Rodrigue est tombé sous son charme. Brutale a donc rejoint les deux autres malinois, une reproductrice et un de compétition.

Brutale, malinois, abandonné sur une plage, retrouvé par Rodrigue.

Sur son terrain à Monrepos situé dans la commune de Capesterre-Belle-Eau, il y a construit un chenil et aménagé un espace d'entraînement. Il y a de ça quelques mois encore, Rodrigue avait son agrément pension familiale. Cependant, il a tout arrêté, car il doit rénover ses boxes pour respecter la réglementation en vigueur. En attendant, durant les grandes vacances, ce passionné, garde les chiens de ses amis. En ce moment, Sacha, un beau, gros, rottweiler de 2 ans a pris place dans cette colo "c'est un monstre, il pèse 50 kilos". C'est l'une des solutions gratuite lorsqu'on part en vacances, confier son compagnon à quatre pattes à quelqu'un de confiance "je lui laisse mes chiens, et vice-versa, il m'a donné un sac de croquettes et je le sors plusieurs fois par jour" explique Rodrigue.

Rodrigue garde le chien de l'un de ses amis pendant les grandes vacances

Autre solution, les pensions canines. Une démarche qui n'est pas accessible à tous les porte-monnaie, mais qui séduit de plus en plus de maîtres. En Guadeloupe, ces dernières années, une dizaine a vu le jour. Il y a les pensions familiales, à domicile, qui accueillent maximum neuf chiens. Puis, les pensions professionnelles, qui elles, peuvent loger jusqu'à 50 pensionnaires. Aux Abymes, l'une d'entre elles est installée depuis une trentaine d'années à Petit-Pérou, elle s'étend sur plus de 8 000 m2. Ce mercredi 9 août, elle accueillait Rouky venue passer trois semaines. Budget du séjour, 460 euros. Un coût financier non négligeable, mais, Patricia et Thierry ses maîtres assurent être prêts à tout pour le bien-être de leur toutou " elle a son boxe, elle sort deux à fois par jour, c'est très bien". 

Premier jour de pension pour Rouky

Cette pension animalière est un établissement classé pour l'environnement. Le fondateur est Max Stanislas, un éducateur canin qui se montre très à cheval sur la réglementation, "les chiens ont chacun 5m2, il y a une salle de soins, un boxe d'isolement, une fosse septique, des vestiaires pour le personnel et tenir des registres d'entrée et sortie, sanitaire, de sécurité."

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En ce mois d'août, la structure affiche complet, tous les boxes ont des locataires, Yannick, éducatrice ne sait plus où donner de la tête "certains ont réservé depuis l'année dernière et on a déjà des réservations pour 2024".

Malinois, labrador, cane corso, la pension compte 20 chiens, logés, nourris et blanchis. Ils peuvent courir et se dépenser, plusieurs fois par jour. Mais ce ne sont pas les vacances pour tout le monde. Certains chiens sont en pension éducative. C’est le cas, d’Alpha, un malinois de 2 ans, qui apprend à devenir un bon citoyen à quatre pattes.