L'ancien secrétaire général de l'Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG) et ancien secrétaire général de la section syndicale "Union des Travailleurs de la Santé" (UTS-UGTG) est ressorti du commissariat de Pointe-à-Pitre, ce mardi 28 septembre 2021, en mi-journée, après 3 heures d'audition.
Gaby Clavier était convoqué, à 9h, suite à une plainte pour "menace de mort" déposée par le directeur du Centre Hospitalier Universitaire de la Guadeloupe (CHUG), Gérard Cotellon.
Le mis en cause devra se présenter devant le tribunal correctionnel, le 7 décembre 2021, à 8h00. C'est que le procureur de la République de Pointe-à-Pitre lui a signifié.
Un futur procès synonyme d'aubaine ?
Gaby Clavier est sorti du commissariat, comme il est entré : escorté de ses cinq avocats, dont Maître Sarah Aristide qui a résumé ce qui s'est passé à l'intérieur, à l'attention de la centaine de militants rassemblés sur place, pour lui apporter leur soutien.
A entendre l'avocate du barreau de Guadeloupe, le procès à venir est une aubaine. En effet, l'UGTG et d'autres organisations ont déposé plainte, elles aussi, pour dénoncer la gestion de la crise Covid, par les autorités sanitaires et pour l'ouverture d'une enquête sur la mort de centaines de Guadeloupéens, en milieu hospitalier, depuis le début de la pandémie... en vain.
Sa ké premyé prosè a la santé publik an Gwadloup é a lopital, kè nou ké pé ni. Paske Gaby obtyèn jodila sa nou té ka mandé : on tribun pou nou pé èkspliké la Gwadloup ola nou yé jodila é an ki léta moun ka mò an lopital lasa (...).
Nou ké vwè sé ké prosè a kimoun !
[Traduction du créole : "Ce sera le premier procès de la santé publique en Guadeloupe et à l'hôpital. Parce que Gaby a obtenu, aujourd'hui, ce que nous demandions : une tribune pour que des explications soient données à la Guadeloupe, sur la situation et sur les conditions de la mort des patients de l'hôpital. Nous verrons de qui ce sera le procès !"]
L'UGTG en force
Des militants de l'Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG) se sont donné rendez-vous devant le commissariat de police de Pointe-à-Pitre, ce mardi matin. Un rassemblement, pour soutenir Gaby Clavier.
Cette nouvelle attaque contre le militant CLAVIER vise à criminaliser l’action syndicale et à détourner l’attention des Travailleurs et du Peuple de Guadeloupe du crime commis contre les Guadeloupéens, dans le cadre de la crise Covid.
Tou lé malfétè ké péyé kash !
Les militants se sont rassemblés petit-à-petit, devant le commissariat. Face à eux, un cordon de police.
Une centaine de militants est finalement venue au rendez-vous.
Gaby Clavier est entré dans le commissariat, en compagnie de défenseurs, en disant à ses soutiens "A tout à l’heure".
Des relations tendues, entre l'UTS-UGTG et la direction du CHUG
Cette convocation ne va pas améliorer les relations entre le syndicat et Gérard Cotellon.
La plainte du directeur du CHU de la Guadeloupe a fait grand bruit. Le parquet de Pointe-à-Pitre avait confirmé.
Cela, dans un contexte où l’obligation vaccinale et, plus largement, la gestion de la crise Covid, dans l’archipel, sont vivement critiquées.
En cause, dans ce dossier, une prise de parole, dans le hall du CHU, durant laquelle Gaby Clavier atteste qu’aucune direction ne va sanctionner un agent, parce qu'il ne se fait pas vacciner. Le militant syndical a alors employé une maxime souvent utilisée chez nous : "Yo ka tchouyé, mè yo pè mò !" ("Ils tuent, mais ils ont peur de mourir").
L’ancien leader de la centrale syndicale va plus loin, en affirmant que la défense des agents de l’hôpital, contre cette obligation vaccinale, ira jusqu’à des attaques "dans tous les domaines de la vie".
Une vidéo circule, où le syndicaliste tient ses propos.
Gérard Cotellon a immédiatement réagit, en déposant cette fameuse plainte.
Et le dossier risque de se compliquer.
Selon Patrick Desjardins, le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, plus d’une dizaine de procédures sont en cours. Elles ne concernent pas toutes Gérard Cotellon, qui est à l'origine lui de trois plaintes, notamment pour menaces de mort et diffamations publiques.
Les autorités sanitaires et préfectorales ont visiblement décidé de réagir de la même manière. Nous en parlions dans cet article :