Plan de déconfinement d'Edouard Philippe : les élus partagés entre doute, satisfaction et vigilance

Les députés ont approuvé le plan de déconfinement du gouvernement par 368 voix contre 100. La députée socialiste Hélène Christophe Vainqueur s'est abstenue. Les parlementaires et la présidente du Département se montrent prudents. Ary Chalus approuve la volonté de différenciation mais reste vigilant.
Il y a fort à parier que pas un élu guadeloupéen n'a manqué l'allocution du Premier Ministre. L’annonce du plan de déconfinement du gouvernement était très attendue par les élus comme par la population. Un déconfinement aussi attendu que risqué, selon Edouard Philippe. Et globalement, les élus guadeloupéens ne sont pas critiques vis-à-vis des mesures annoncées mais appellent à la vigilance. Les présidents des conseils régional et départemental ainsi que les parlementaires  saluent la volonté de différenciation entre les territoires et d’initiative locale laissée aux collectivités. Tous appelent à la plus grande concertation


« Aujourd’hui, il apparaît clairement qu’une redéfinition de nos rapports avec les autorités en charge de la santé des Guadeloupéens relève de l’évidence. » Ary Chalus


Le président du Conseil régional Ary Chalus qui appelle à la vigilance est  satisfait que le Premier Ministre soit « désormais favorable à l’adaptation des stratégies nationales aux réalités locales.

Il invite à "faire jouer à plein la concertation pour relever les défis qui attendent la Guadeloupe. Le Président du Conseil régional appelle tous les Guadeloupéens à maintenir les efforts qui commencent à donner des résultats tangibles car seule la plus stricte des disciplines nous permettra de sortir de cette période délicate". 

Cette volonté de concertation affichée par le Premier Ministre  ne fait que conforter la ligne suivie, dès le début de la crise, par le Conseil régional. Aujourd’hui, il apparaît clairement qu’une redéfinition de nos rapports avec les autorités en charge de la santé des Guadeloupéens relève de l’évidence."

 
Le Président du Conseil régional se dit "prêt à jouer cette carte de la concertation, avec en filigrane l’idée que les Guadeloupéens savent mieux que quiconque faire des choix judicieux pour leur santé."

 

"Il faudra attendre pour voir ce qui pourra être adapté localement, dans une véritable concertation avec les élus." Josette Borel Lincertin

Pour Josette Borel Lincertin , la crainte d’une seconde vague de contaminations et la pénurie persistante de masques poussent le Premier ministre à annoncer à plan de déconfinement très progressif qui sera finalement différencié selon les territoires, avec une marge de manœuvre laissée au préfet. 

La présidente du Conseil départemental dit surtout vouloir attendre de savoir si nous pourrons disposer de masques et de tests en nombre suffisant à cette date du 11 mai. Elle en doute. 

« Cette pénurie de masques est encore bien réelle partout en France, en particulier dans les Outre-mer. (...), nous allons devoir tous nous y mettre : État, département, région, communes. Parce que le système n’est visiblement pas encore au point pour que tout le monde soit servi. "


Point de satisfaction pour Josette Borel Lincertin : la rentrée scolaire limitée dans un premier temps au primaire, sur la base du volontariat des parents et des maires.

« Pour les collèges et les lycées, nous verrons bien car nous avons bien dit qu’ici en Guadeloupe, nous ne serions probablement pas prêts. » (...)


Pour Josette Borel Lincertin, il faudra prendre le temps de préparer la suite du déconfinement, la prochaine rentrée scolaire, et travailler sur le soutien au secteur touristique qui « risque bien d’être le dernier pan d’activités qui pourra reprendre, quand le danger d’une seconde vague sera écarté. »

« Il y a donc matière à s’inquiéter pour ce secteur sur lequel nous avons beaucoup misé ces 20 dernières années avec un certain succès et qui a créé de nombreux emplois aujourd’hui menacés. "


Le député Modem Max Mathiaisin en appelle à la responsabilité générale. Il est interrogé par Alex Robin. 
 
©guadeloupe


« Un confinement "protecteur pour beaucoup, mais devenu pour certains Guadeloupéens un amplificateur des inégalités, des injustices et des violences auxquelles il faut rapidement mettre fin », Victoire Jasmin, Victorin Lurel et Hélène Christophe-Vainqueur

 
Pour Victoire Jasmin, Victorin Lurel et Hélène Christophe-Vainqueur,  qui se sont exprimés dans un communiqué commun, la seule évidence qui s’impose à cette heure est que le confinement doit prendre fin dès que possible. ". Les parlementaires socialistes saluent l’effort nouveau de différenciation territoriale des mesures envisagées.
 

Un plan « mesuré et adapté »

Pour les parlementaires socialistes, « la frontière du 11 mai apparait, pour la Guadeloupe, comme une frontière raisonnable mais exigeante ». Ils appellent eux aussi à une « réelle concertation » avec la préfecture, les collectivités et acteurs de la vie sociale et économique.

« Nous demandons également que les restrictions d’accès à l’archipel soient maintenues bien au-delà du 11 mai, tant que le virus est en circulation en France Hexagonale. "


Les parlementaires socialistes qui disent ne pouvoir s'en remettre qu’à la confiance raisonnable que nous portons envers les autorités publiques, faute de disposer du détail du plan de déconfinement.

"Nul ne peut croire, qu’en de telles circonstances, le Gouvernement ne fasse pas tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les Français et amortir le choc économique et social de cette crise."


Ecoutez La sénatrice socialiste Victoire Jasmin, interrogée par Alex Robin.
©guadeloupe
Hélène Christophe Vainqueur s'est abstenue lors du vote à l'Assemblée Nationale.
Une volonté de concertation unanime qui sera mise à l'épreuve ce lundi 4 mai, lors de la prochaine conférence territoriales de l'action publique. 
 

Communiqué Ary Chalus