Dans une lettre ouverte, le Collectif des associations de parents d’élèves et parents d’élèves de Guadeloupe (Capepeg), raconte l’histoire d’une jeune fille, à peine âgée de 19 ans. Alors qu’elle doit passer son bac dans 1 mois, elle est aujourd’hui dans l’obligation de quitter le territoire pour rentrer en Haïti, là où la loi des gangs prime, celle des plus armés, des plus violents où exactions, enlèvements, et meurtres caractérisent le pays et où les perspectives d’avenir pour les jeunes, sont quasi inexistantes…
Par Arrêté Préfectoral RF/n°2024/80 en date du 26 mars 2024, émanant du pôle départemental de l’Immigration et de l’Intégration – Section Eloignement Contentieux, la Sous-Préfecture de Pointe-à-Pitre décidait d’un refus de délivrance d’un titre de séjour et signifiait l’obligation de quitter le territoire de la Guadeloupe avec délai de départ volontaire.
Extrait du communiqué de la Capepeg datant du 12/05/2024
Cette histoire c’est celle de Indra* (son prénom a été modifié). Arrivée à l’âge de 14 ans, en Guadeloupe, la jeune fille qui depuis, réside maintenant chez son père au Lamentin, a été scolarisée dans le même élan. Elle disposerait d'un délai d'un mois pour quitter le territoire guadeloupéen, selon un arrêté préfectoral. Le Capepeg l’a présente dans sa lettre comme une fille introvertie au caractère réservé, et qui malgré une vie déchirée par les séparations, et les traumatismes causés par la crise en Haïti, a su se mettre au travail à l’école. Elle est maintenant en classe de Terminale et devra se présenter aux épreuves du baccalauréat dès juin prochain.
Le seul problème c’est que, selon le Capepeg en plus du stress que cause cette période d’examen, Lovelie doit aussi composer avec les rendez-vous au commissariat, les descentes de police, liés à cette obligation de quitter le territoire. Une situation qui rajoute une charge mentale.
Si Alexandra Zaïre parle au pluriel, c’est parce qu’en plus de Indra*, le collectif affirme que Dorian* (Son préom a été modifié), âgé de 20 ans en 2ème année de BTS, se retrouve dans la même situation…
Une situation qui interroge, au moment où l’ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, appelait la France à s’engager dans une démarche de réparation vis-à-vis d’Haiti.
De son côté, la sous-préfecture, elle, dément l'expulsion. Selon nos informations, la famille d'Indra serait expulsable du territoire de la Guadeloupe car elle serait entrée illégalement sur le territoire. L'arrêté préfectoral serait donc un ultimatum afin que la famille effectue les démarches afin de se mettre en règle.
Malgré nos tentatives, la sous-préfecture n’a pas donné suite à nos demandes d’interview.